La Presse vent debout pour défendre les acquis de sa liberté…(Par Madiou Bah)
Face à une junte au pouvoir en Guinée, « qui veut à tout prix faire taire les hommes de médias », les associations de presse et le Syndicat des Professionnels de la presse de Guinée, n’entendent guère rester les bras croisés. Au nom de la liberté de la presse, le SPGG a déposé ce jeudi 07 décembre 2023, une lettre d’information à la Mairie de Kaloum.
Le dépôt de cette lettre d’information consiste à informer les autorités communales, de la tenue d’un Sit-in à Kaloum, (centre administratif de Conakry, où siègent la Présidence guinéenne et la plupart des départements ministériels et institutions de la République), prévu le 14 décembre prochain, devant la haute autorité de la communication (HAC).
‘’Nous sommes venus à la Mairie de Kaloum pour déposer un courrier d’information, puisque nous devons organiser un sit-in devant la Haute Autorité de la Communication (HAC), et ce sera le jeudi 14 décembre 2023. Mais bien avant, retenez qu’on a déjà commencé à dérouler le calendrier, la mise en œuvre de notre plan de riposte à ces actes attentatoires à la liberté de la presse. La nuit déjà, on a publié une déclaration dans laquelle, nous avons confirmé les personnalités qui ont été citées dans la déclaration du lundi, comme ennemies de la presse. Et puis aujourd’hui, on a déposé le courrier, c’était la deuxième action de riposte. Dès lundi 11 décembre, c’est la journée sans presse. Mercredi, c’est une synergie qu’on va organiser, ce sera le 13 décembre pour communiquer suffisamment sur ces actions liberticides, mais aussi, sur l’événement du lendemain.
Nous demandons à la corporation d’être mobilisée, de venir massivement répondre à tous nos appels, parce que notre corporation est menacée d’extinction, ils veulent nous étreindre coûte que coûte, ça ne doit pas marcher. La liberté de la presse est acquise au prix des libertés des individus qui ont accepté d’aller en prison. On ne va pas accepter que quelqu’un vienne bafouer cette liberté, c’est un combat de survie, et d’honneur. On va rétablir la dignité’’, a déclaré Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG, au sortir de la Mairie de Kaloum.
Cette démarche de la presse guinéenne, intervient dans un contexte de crise et de tension entre les autorités de la transition et les médias du pays. Plusieurs ondes de radios (FIM, Djoma, Espace FM…), sont brouillées par l’autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT), depuis plus de deux semaines maintenant. Et pis, le signal de Djoma TV a été retiré du bouquet Canal+ dans l’après-midi de ce mercredi 06 décembre, sur ordre de la junte, sans raison valable, sevrant ainsi les téléspectateurs de suivre cette chaîne devenue apparemment trop gênante pour les autorités de la transition, à cause notamment des révélations rocambolesques faites dans la célèbre émission (On refait le monde).
Face à cette situation, et au-delà des mesures annoncées, les associations de presse et le SPPG comptent intensifier leurs actions, pour que demeure la liberté de la presse dans le pays.
‘’Si rien n’est fait pour débloquer la situation, la deuxième phase sera une marche. C’est là où on va réactiver l’acte 2 de l’assaut de la dignité. Vous savez, l’assaut de la dignité a été suspendu à partir de l’acte 2, puisque Guineematin a été libéré. On avait bien dit que c’est suspendu, c’est pas annulé, puisqu’on savait que ces gens là étaient en train de se préparer, ils sont revenus, on va revenir à la charge, on va réactiver l’assaut de la dignité, acte 2’’, a annoncé Sékou Jamal Pendessa.
Dans la soirée du mercredi 06 décembre, les associations de presse et le SPPG ont dans une déclaration conjointe, désigné le premier ministre chef du Gouvernement, le ministre des Postes, des télécommunications et de l’économie numérique, le PCA, DG et DGA de l’ARPT, ennemis de la presse. Mieux, ils ont invité les hommes de médias à bouder toutes les activités des institutions dirigées par ces personnalités. Au pire des cas, la mesure pourrait être élargie aux organes de la transition (CNT, CNRD…), si la donne ne change pas.
C’est donc dire, que la Presse Guinéenne est vent debout, pour défendre les acquis de sa liberté. Une liberté acquise au prix du sang d’hommes et de femmes dignes et intègres, qui se sont sacrifiés pour parvenir à ce résultat, que la junte veut à tout prix, mettre en péril. Mais pour quelle fin ?
Madiou BAH
In. https://lerevelateur224.com/2023/12/07/guinee-la-presse-vent-debout-pour-defendre-les-acquis-de-sa-libertepar-madiou-bah/