Contre La sansure

La résilience du peuple du Mali à l’épreuve des manœuvres dolosives des autorités de la transition

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Le peuple du Mali observe sans mot dire, les yeux hagards et le regard vide, les comportements liberticides des commodores de la grande muette du mali, ceux-là même qui ont été crédités d’un blanc-seing au lendemain du coup d’état du 18 Août 2020 perpétré contre un régime démocratiquement élu.

Au nom du même blanc-seing, ils se sont laissés posséder par les vieux démons qui ont fini par ronger l’espoir né de la contestation du mouvement dit du 5 Juillet 2020.

La boulimie du pouvoir, ce mal africain, est finalement assimilable à un « poison mortel » qui se propage à la vitesse de la lumière jusqu’à atteindre les veines des bidasses de salons feutrés de Bamako.

Ce troisième report des élections au Mali est révélateur de deux maux devant conduire le peuple souverain à en tirer toutes les conséquences :

  • Soit les dirigeants sont frappés par une incapacité notoire, marquée par l’incompétence et surtout par le manque de vision avérée pour pouvoir conduire le Mali dans le concert des nations sur la voie de la démocratie et du progrès. Dans ce cas, le Président doit rapidement procéder au remplacement des inaptes par des technocrates avec un mandat court et clair d’organisation des élections libres et transparentes dans un délai n’excédant pas 6 mois.
  • Soit les dirigeants s’adonnent à de nouvelles manœuvres dilatoires qui créeraient les conditions de l’accaparement du pouvoir par la horde de colonels à travers des moyens peu orthodoxes. Dans ce cas, les forces démocratiques doivent se liguer pour barrer la route à une mascarade électorale.

Dans les deux cas, je tire sur la sonnette d’alarme, je dénonce et je mets en garde…, mais surtout j’en appelle à la vigilance et à la clairvoyance du premier d’entre nous de ne pas céder à la tentation boulimique du pouvoir. Il doit cela au peuple du Mali qui l’adoube et le vénère à la limite. Mais qu’il sache raison garder, car de la providence nul ne doit se prévaloir.

Quand on aime son peuple, on le respecte, on le préserve, on le met sur la trajectoire de la réussite et de l’épanouissement, mais on ne l’expose pas à un lendemain incertain, et ne met pas sa tête sur le billot pour préserver un quelconque fauteuil fut ce-t-il présidentiel.

Ne cédons pas à la propagande et à la fanfaronnade, les arguments mis en avant pour reporter les élections sont fallacieux, boursoufflés, grandiloquents et frôlent le ridicule . Le seul et véritable argument qui pourrait tenir, mais dont l’énoncé brûle les lèvres des princes du jour, est le manque de moyens financiers suffisants pour organiser des élections crédibles et transparentes. Notre pays est au bord du gouffre financier, à la limite de la cessation de paiement avec l’accroissement exponentiel de sa dette intérieure et un essoufflement prononcé de son secteur banquier. Pour preuve, l’État du Mali se trouve dans l’incapacité de solder les 5 milliards d’une société lui permettant de posséder un fichier électoral assaini.

J’ose espérer que le poison boulimique du pouvoir ne va pas s’emparer, par effet boule de neige, des républiques sœurs de la Guinée, du Burkina Faso et du Niger.

Enfin je lance un vibrant appel aux intellectuel.les malien.nes, aux hommes/femmes de lettres et de cultures, aux hommes / femmes de cultes, aux jeunes pour que jamais nous ne cédions à la dictature, à la mascarade, à la propagande, à l’intimidation, à l’injustice…

Osons espérer l’avenir libre et radieux ensembles, il y va de la survie de la postérité !

Que Dieu bénisse le Mali et préserve l’Afrique de ses fossoyeurs. Amen !!!

Dionké FOFANA
Analyste en Sciences sociales, politiques et économiques

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