Contre La sansure

L’AVCB partage l’opinion de Sayon Mara, mais…

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L’article (*) rejoint le combat de l’AVCB en ce sens qu’il veut une commission de réécriture de l’histoire de la Guinée en vue d’en avoir une lecture commune à toutes les ethnies à toutes les tendances politiques. Cela va dans la bonne direction.

Trois réflexions cependant:

1/ Il faut faire attention de ne pas participer à une commission ou l’on serait complètement absorbé par des PDGistes qui auraient l’intention de chercher un passage en force pour imposer les mensonges de la première république comme vérité. Immanquablement le problème mémoriel resterait intact.

2/ J’aimerais dire à Mara Sayon qu’un grand nombre d’archives françaises sont déjà déclassées et qu’il peut se les procurer . Je vais d’ailleurs mettre à sa disposition ici un listing de celles qu’il a déjà à sa disposition car elles sont consultables par tous.
Mais surtout, j’aimerais que nous les africains nous arrêtions de toujours accuser les autres: ce n’est pas la France qui a torturé nos parents, violé des femmes guinéennes, enterré des gens vivants, humilié et persécuté des familles, exécuté des milliers de personnes: c’est le régime du PDG. Ce sont les archives présidentielles et autres archives de la Guinée qui nous permettront de régler nos problèmes entre guinéens.

3/ si les discussions sont un excellent moyen de régler les problèmes , ce ne sont pas ces discussions ou quelques plaques commémoratives sur des villas ministérielles qui vont régler de personnes qui gisent encore dans des charniers . Depuis 40 ans, les solutions sont connues mais les autorités regardent ailleurs , pensant que les problèmes vont s’estomper d’eux mêmes (vous verrez que la solution mentionnée par Sayon n’est qu’au sixième rang des problèmes posés par les crimes de la Première république et des républiques suivantes, ayant poursuivi la politique de Sékou Touré sans Sékou Touré):

Les SIX (6) Revendications de l’AVCB:

1- a) ouverture des archives publiques pour comprendre comment de tels actes de barbarie ont pu se produire avant 84 et s’institutionnaliser jusqu’à ce jour

1-b) et prévoir une loi pour criminalisation de ces pratiques de violation des droits humains pour protéger les guinéens d’aujourd’hui et de demain

2-a) la restitution des charniers et l’exhumation des corps aussi bien ceux d’avant 84 que ceux de 85 afin de permettre aux familles de faire leur deuil. L’exhumation avec l’aide de pays tiers (Colombie par ex) et des Nations Unies, qui ont la technicité et le budget à cet effet.

2-b) Le Pr Alpha Condé par le biais de son PM Kassory Fofana, avait écrit à l’AVCB pour indiquer qu’il avait saisi les NU à cet effet.

2-c) L’AVCB et l’ONG Site of Conscience ont déjà identifié et cartographié 14 charniers. Les militaires ont exhumé le col. Kaman Diaby 55 ans après son exécution par Sékou Touré, montrant bien ainsi qu’ils savent où les victimes sont ensevelies

2-d) La cité ministérielle a été reconstruite. On a posé des plaques commémoratives pour des victimes de Sékou Touré. A quoi sert il de faire des plaques pour des victimes qui ont fait l’histoire du pays et qui gisent dans des charniers

3-a) La réhabilitation en des formes officielles et irréversibles des victimes des différentes violations des droits de l’homme en Guinée depuis 1958 et la criminalisation des appels à négation de ces crimes.

3-b) La Commission de réconciliation nationale mise en place par le Pr Alpha Condé a dénombré 24 grandes tueries dans l’histoire de la Guinée de 58 à 2015 (13 sont imputables à Sékou Touré)

4- La restitution des biens immobiliers spoliés avant 84 et non encore restitués (ceux visés par l’ordonnance de 1985 comme ceux non mentionnés dans l’ordonnance et connus)

5-La transformation du Camp Boiro, de la prison centrale de Kindia et des 32 marches du Camp Alpha Yaya en musées nationaux

6- l’enseignement d’une histoire consensuelle de la Guinée dans les écoles et universités de Guinée pour faciliter la réconciliation nationale.

Maréga BABAHADY

(*) https://guinafnews.org/que-faut-il-aujourdhui-pour-regler-la-question-memorielle-en-republique-de-guinee-par-sayon-mara/

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