Contre La sansure

Le CNRD et son gouvernement tiennent à un chronogramme commençant en janvier. La CEDEAO va-t-elle l’accepter?

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Lors du dernier conseil des Ministres qui s’est tenu le 10 novembre dernier, le Premier ministre Bernard Gomou a informé le Conseil qu’il « reste 24 mois pour dérouler les 10 points du chronogramme avant le démarrage des activités en janvier 2023« . Par la même occasion, il a recommandé au Conseil « l’élaboration d’un budget pour chacun des points« . 

Au lendemain de la signature, le 21 octobre dernier, de l’entente entre la Cedeao et les autorités guinéennes pour un chronogramme d’une durée de 24 mois, sans préciser la date du début, Colonel Mamadi Doumbouya avait déclaré que c’est le 1 er janvier que le décompte allait commencer. Moins de 24 heures après cette sortie du tombeur d’Alpha Condé, le président de la Commission de la Cedeao, Omar Aliou Touray,  dans un communiqué, avait réagi pour souligner que ce serait à la conférence des chefs d’États de l’organisation, qui se tiendra à la mi-décembre, de déterminer la date de début du chronogramme.

Si certains commentateurs estiment que « Bernard Gomou a dit que le chronogramme des 24 mois va commencer en janvier 2023. Peut-être que le CNRD et son gouvernement ont oublié l’ultimatum donné par la CEDEAO fin mars 2022 pour qu’ils finalisent un chronogramme acceptable de la transition au plus tard le 25 avril 2022″. Les dirigeants de la Cedeao avaient averti que « passé ce délai, des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur ». Ils avaient également demandé « au gouvernement de renforcer l’inclusivité et le dialogue avec les acteurs politiques et la société civile dans la gestion de la Transition en vue de réduire les tensions dans le pays et assurer une transition apaisée« .

Mettre à jour le Mémorandum

Il faut délocaliser le lieu du dialogue pour permettre la participation de Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré.

Pour un de ces commentateurs, « le mémorandum que le quatuor a préparé à l’attention du Médiateur Boni Yayi doit être mis à jour. Et être plus axé sur le contenu du chronogramme adopté le 21 octobre dernier. Il faut rappeler à la Cedeao que c’est depuis le 26 mars que la Guinée a été invité à présenter un chronogramme. Elle a adopté un de 36 mois, qui a été réduit comme ceux du Mali et du Burkina à 24 mois. Ce qui a fait que la même durée a été accordée à la Guinée. Donc, ce chronogramme devrait normalement commencer le jour de l’adoption des 36 mois et non le 1 er janvier prochain. Le quatuor et Forum des Forces sociales de Guinée devraient prendre cet accord du 21 octobre et mettre des dates de commencement et de fin de la transition. Ils doivent démontrer à la Cedeao, comme l’ont dit Dansa Kourouma, président du CNT et Ousmane Gaoual Diallo, Ministre porte-parole du gouvernement, que la transition a commencé depuis plus de six (6) mois maintenant ».

Poursuivant, ce commentateur estime que « comme lors de la transition de 2009 – 2010, les négociations peuvent se dérouler dans la capitale Bissau-guinéenne, pays du président en exercice. Ce qui faciliterait la participation des leaders Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo. Dans le cadre de ce dialogue, il faudrait que les cas des prisonniers politiques soient abordés. Tous devraient être libérés avant leur jugement. Le plus important est que le quatuor et ses alliés fassent la démonstration que tous les points inscrits dans l’accord sont réalisables dans un délai d’au plus 20 mois, commençant le 21 octobre 2022, date de la signature dudit accord ».

Comme on le voit, le CNRD et son gouvernement tiennent à un chronogramme commençant en janvier prochain. La CEDEAO va-t-elle l’accepter?

Mamadou Alpha BAH

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