« Le combat pour la préservation des acquis démocratiques et la défense des droits et libertés doit être une affaire de tous. ».
Obligé par les nouvelles autorités guinéennes de s’exiler, le leader de l’UFDG et de l’ANAD, par ailleurs vice-président de l’Internationale Libérale, a commenté les communications de l’Association des magistrats de Guinée devant les membres du CNT, dans le cadre du « Débat d’orientation constitutionnel » qui a été clôt hier.
Sur sa page Facebook, Cellou Dalein Diallo écrit : « j’ai suivi, avec intérêt et attention, la communication de l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) devant le CNT le 31 mai dernier à l’occasion du débat d’orientation constitutionnelle.
« …théâtralisation, désacralisation, banalisation, infantilisation de la justice…» sont les termes utilisés par l’Association des Magistrats de Guinée pour décrire l’état préoccupant de nos Cours et Tribunaux pourtant censés dire le droit et encadrer l’action publique.
« Force est de reconnaître aujourd’hui que l’engagement pris le 5 septembre 2021 par le Colonel Mamadi Doumbouya de mettre fin à l’instrumentalisation de la Justice pour en faire la boussole de la transition n’a été qu’un leurre.
« Le combat pour la préservation des acquis démocratiques et la défense des droits et libertés doit être une affaire de tous.
« Je rends hommage au courage et à l’honnêteté de nos magistrats pour avoir dénoncé sans complaisance, dans leur discours mémorable au CNT, les fléaux qui minent le fonctionnement actuel de notre Justice dont notamment son instrumentalisation à outrance par l’Exécutif à des fins politiques.
« Nous devons donc nous lever comme un seul homme pour refuser la tyrannie et exiger la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice, gages de paix et de sécurité pour les générations actuelles et futures », a conclut le président Cellou Dalein Diallo.
Le leader de l’UFDG, principale victime des autorités guinéennes depuis qu’il s’est lancé en politique, au crépuscule de la présidence du Général Lansana Conté, a gagné les différentes élections avec ses alliés. D’abord la présidentielle de 2010, ensuite avec ses alliés lors des élections législatives de 2013 et surtout la présidentielle du 18 octobre 2020. Mais, chaque fois, celles-ci ont été transformées par des administrateurs territoriaux et des juges en victoire pour l’ex président Alpha Condé. La question qu’il faut se poser est de savoir si les Magistrats vont réellement changer en disant le droit plutôt qu’à suivre les directives de l’Exécutif.
Khady THIAM