Contre La sansure

Le décompte du chronogramme de la transition est lancé à l’ANAD

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La conférence de presse que la coalition politique ANAD, dont le président est Cellou Dalein Diallo, chef incontesté de l’UFDG, la plus importante formation politique de Guinée, a été une véritable cérémonie de lancement du décompte du chronogramme de la transition. Souleymane Souza Konaté a été clair, notamment lors de son passage à l’émission « Les informés » d’Espace TV.

À cette conférence de presse, Dr Edouard Zoutomou Kpogomou, président de l’UDRP, qui est l’un des vice-présidents de l’ANAD a laissé entendre que les manifestations pourraient bientôt recommencer, car « restent le seul moyen légal par lequel, les partis politiques peuvent en toute légalité, sans enfreindre à la loi, peuvent faire des revendications. Mais malheureusement, quand on parle ici des manifestations, il y en a qui pointent déjà du doigt le fait qu’il y a des cas de morts. »

Pour lui, « les balles ne sortiront jamais d’elles-mêmes des armes pour aller fracasser les crânes des uns et des autres. Ce qui est certain, c’est que si l’on manifeste, la question qu’il faudrait se poser, c’est de savoir pourquoi nous manifestations? Alors, si on peut résoudre ces questions à la source, je crois qu’il n’y aura pas de manifestations. Il y a aussi le fait que dans les manifestations, quand les gens sortent avec des pancartes, ce ne sont pas des manifestations où on peut aller courir d’un point A à un point B. Il y en a qui peuvent aller simplement avec les pancartes, il y a plusieurs façons de manifester. Alors, si on ne doit pas permettre aux gens de critiquer, c’est qu’on n’est plus déjà dans l’esprit de la démocratie. »

Président de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller en communication du président de l’UFDG, Souleymane Souza a estimé que « rien n’a véritablement commencé sur le terrain. Ils sont en train de s’accrocher à deux opérations qui n’ont aucun impact naturellement sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Ils disent qu’ils veulent faire le RGPH 4, cela n’a aucun impact sur notre processus. Deuxièmement, ils s’accrochent à d’autres opérations qu’on appelle le RAVEC, pour dire aussi qu’avec le RAVEC, ils vont tirer le fichier électoral. Aujourd’hui, tout le monde sait dans le délai imparti qu’on ne peut pas tirer le fichier électoral à partir de l’opération du RAVEC. »

Souleymane Souza Konaté :« rien n’a véritablement commencé sur le terrain. Ils sont en train de s’accrocher à deux opérations qui n’ont aucun impact naturellement sur le processus de retour à l’ordre constitutionnel. »

Le président de la Commission Communication de l’ANAD rappellent que les autorités de la transition guinéenne « sont arrivés à un accord avec l’Union européenne et la banque Mondiale qui a financé des activités du RAVEC en Guinée et qui avait pris 10 communes comme étant les communes pilotes en Guinée. » Il fait constater qu’aujourd’hui, « il y a des véritables problèmes dans la mise en œuvre de cette initiative. Donc, on ne peut pas nous faire croire aujourd’hui qu’on va aller à un processus de RAVEC et tirer le fichier électoral à partir de là, alors que les pays comme l’Afrique du Sud, le Sénégal qui sont à un siècle de culture administrative par rapport à la Guinée, sont dans l’opération de révision de la liste électorale. »

Les 24 mois arrivent à échéance

Pour sa part, lors de la conférence de presse de l’ANAD, Cellou Baldé, Responsable des fédérations de l’intérieur de l’UFDG est catégorique : « pour nous, il n’y aura pas de glissement. Le colonel l’a dit et réitéré, son porte-parole a réaffirmé qu’il ne fera pas plus d’une seconde au-delà des 24 mois. Ces 24 mois arrivent à échéance au mois de décembre 2024 (…) En janvier 2025, nous allons procéder à l’investiture du président élu. »

Cellou Baldé.

Ajoutant que le CNRD doit « arrêter la fuite en avant, de respecter l’article 77 de la charte de la transition« , il estime qu’il est « temps de faire appel aux véritables forces vives de la nation pour qu’on se dise des vérités en face. Ils savent très bien que ce n’est pas une transition qu’ils sont en train de conduire aujourd’hui, que la véritable transition a déjà quitté son chemin. Il est temps qu’on se retrouve et qu’on se dise est-ce que c’est en 45 jours, 60 jours qu’on va réviser le fichier existant pour sortir le fichier électoral ? C’est bien possible d’organiser toutes les élections en un seul jour dans notre pays. »

« Aujourd’hui la corruption est à grande échelle »

Poursuivant, Cellou Baldé, ancien député uninominal de Labé souligne : »nous avons aujourd’hui en face de nous, des défis à relever… C’est comment avoir un avant projet de la Constitution, comment avoir un fichier électoral, comment avoir un organe de gestion des élections, comment organiser le référendum constitutionnel, etc. (…). La question de retour de Cellou ne se pose pas. Pour le moment, nous sommes en train de travailler pour ramener la transition sur les rails parce que nous avons compris que la refondation prônée n’est qu’une imposture. Ils ont promis la moralisation de la gestion publique, mais aujourd’hui la corruption est à grande échelle, nous attendons qu’il y ait le chemin pour aller aux élections. Et soyez rassurés que le président Cellou sera là quand l’UFDG et l’ANAD vont décider de ce qu’il faut. Jusqu’à preuve du contraire, le président Cellou de l’UFDG, c’est le candidat de l’UFDG et la question de la candidature au niveau de l’ANAD, elle sera également discutée et décidée. »

Etienne Soropogui, président du Mouvement ‘Nos valeurs communes’ a d’abord rappelé : « on a une histoire dans le cadre de l’organisation des élections dans notre pays. À l’époque, elles étaient organisées par le MATD et les résultats tombaient avant leur proclamation. Les gens à la base défendent leurs intérêts. (…) Ils se servent eux-mêmes. On ne doit pas confier la gestion des élections à ces gens-là. »

Etienne Soropogui

Ajoutant que « le protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance consacre qu’on doit confier l’organisation des élections à des organes neutres et impartiaux. On ne peut pas sortir de ça», il a estimé que « quelqu’un comme Mory Condé, qui veut organiser des élections, part dans une radio écoutée de tout le monde pour dire qu’Etienne Soropogui était recherché, il a fui. Il est allé jusqu’à dire que le chef de quartier a reçu une convocation à cet effet, ce qui était totalement faux. On ne peut confier la gestion des élections à des individus comme lui, car ça ne marchera pas. »

De l’avis d’un analyste politique, « le CNRD doit réaliser qu’il est sur la mauvaise piste… qu’il a échoué et qu’il devrait tirer les conséquences. Américains et Européens, Japonais… tout le monde est sur la même ligne pour dire que la fin de la transition c’est décembre 2024. Doumbouya et ses camarades auront fait 39 mois au pouvoir, comme ils l’avaient demandé à leur CNT qui ne leur avait accordé que 36 mois. La crise est là. L’ANAD, l’UFR et le RPG AEC conjuguent le même verbe… la situation sociopolitique est tendue... Dans le meilleur des cas, Doumbouya devrait inviter les forces vives à partager le pouvoir pour éviter les confrontations. Quand le peuple se déchaîne, le pouvoir cède… Le décompte du chronogramme de la transition est lancé à l’ANAD. Les autres forces politiques et sociales vont-elles aller dans le même sens? »

Mamadou Alpha BAH                                                                                  collaboration Brehim O. MAHMOUD

N.b. Les propos de M. Souza Konaté ont été assemblés par lerevelateur224.com

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