Le dialogue s’ouvre enfin, malgré tout !
Resté longtemps dans les tuyaux, le dialogue tant annoncé s’ouvre enfin, comme prévu, ce jeudi 24 novembre, à Conakry.
Le président de la transition l’avait voulu, son Premier ministre s’est exécuté, les facilitatrices nommées à cet effet, ont démarché les acteurs pour la réussite de ce fameux dialogue, et la communauté internationale qui l’a exigée, s’en félicite, d’ailleurs.
Les États-Unis notamment, se sont d’ailleurs empressés, avec une déclaration ou ils caressent l’espoir que ces retrouvailles débouchent sur le retour à l’ordre constitutionnel pour une démocratie vraie.
Le bémol à mettre dans cet enthousiasme, si c’en est un, c’est le refus catégorique des trois alliances à y prendre part.
Ces trois coalitions composées des partis politiques les plus représentatifs du landerneau politique guinéen, sont restés jusqu’au-boutistes. Elles ne croiraient à aucune bonne foi et n’entendraient aucune mélodie autre que l’arrangement judiciaire qui devrait permettre à leurs leaders de retourner au bercail, et pour d’autres, de sortir de prison.
La CORED a divorcé d’avec ces anciens partenaires avec lesquels ils formaient le quatuor. Elle est lassée du dédain de ses anciens amis, qui s’avèrent trop intransigeants à ses yeux.
Dans un courrier adressé au Premier Ministre, le Président de cette alliance, Mamadou Sylla, par ailleurs Président de l’UDG, confirme sa participation et celle des siens, sous prétexte qu’il faut croire à la bonne foi du chef du gouvernement.
A cette allure, le trio intransigeant et jugé trop prétentieux dans ses réclamations risque de se retrouver sur le banc de la communauté internationale, si ce n’est d’ailleurs pas le cas, avec l’étiquette de partis hostile au dialogue.
« Il faut que le trio lâche du lest. Trop de préalables tuent l’esprit de dialogue. Il faut y aller, mettre sur la table ses revendications, en débattre. Si tu n’es pas satisfait, tu claques la porte. Mais de cette manière, il est difficile de les comprendre. Ces partis donneront raison au pouvoir qui soutient qu’ils ne veulent pas du dialogue », nous a confié un diplomate.
Pour changer le cours des choses, pour l’heure favorable au CNRD, il faut faire évoluer le rapport de force, lui aussi favorable au pouvoir. Du moins pour l’heure.
C’est pour dire, à l’intention du Trio, que tout se joue désormais au plan local, mais pas ailleurs .