Cadre du dialogue inclusif : les forces vives réelles ont choisi une mauvaise stratégie
En refusant de prendre part au Cadre de dialogue préparé par le CNRD et son gouvernement, conseillés par des partis politiques et organisations sociales de moindre envergure qu’eux, le Trio ANAD, Fndc-Politique, RPG AEC, le FFSG et le FNDC ont perdu une occasion de démontrer à la communauté internationale que les problèmes du retour à un ordre constitutionnel normal est compliqué par la seule volonté des nouvelles autorités guinéennes et leurs alliés sociopolitiques.
Autant ils avaient pris part au Cadre de concertation et de dialogue de juin dernier, sous la présidence de Mohamed Béavogui, alors premier ministre de la transition, autant l’UFR, l’UFDG, le RPG AEC et leurs différents alliés se devaient de prendre part à cette rencontre de dialogue, dont ils sont les demandeurs, pour se faire entendre et comprendre. Vont-ils le faire au cours des prochains jours ? Espérons-le pour que la tension sociopolitique que connaît le pays depuis bientôt un an, commence à baisser et que débute la marche vers la reconstruction politique, sociale et économique.
Treize (13) points de discussions
Les thèmes retenus pour ce Cadre de dialogue peuvent permettre de résoudre les litiges soulevés par le Trio, le FFSG et le FNDC. Les points 11 et 12 des thèmes retenus indiquent que les cas de harcèlements que subissent leurs dirigeants, militants et sympathisants de l’UFDG, de l’UFR, du RPG AEC et du FNDC, seront abordés. C’est dire que ce forum est le lieu d’en discuter et convaincre les participants, la Cedeao et le reste de la communauté internationale qu’aucune des activités inscrites pour le cadre de dialogue ne peut être réalisée sans la contribution du Trio, du FNDC et du FFSG.
Procéder d’abord au recensement Général de la Population et de l’Habit (RGPH), ensuite au recensement à vocation d’état civil (2), à l’établissement du fichier électoral (3), à la mise en place de l’organe de gestion des élections (4), à l’élaboration de la nouvelle Constitution (5), à l’organisation du scrutin référendaire (6), à l’élaboration des lois organiques et la mise en place des Institutions issues de la Nouvelle Constitution (7), à l’organisation des élections locales (8), à l’organisation des élections législatives (9), à l’organisation des élections Présidentielles (10) et, enfin, se pencher à la problématique de la gestion du droit de manifester (11), au problème de gestion des droits politiques en liens avec le judiciaire (12) et au mécanisme suivi et évaluation des conclusions du Dialogue (13), sont les thèmes retenus par les organisateurs du Cadre de dialogue.
L’UFDG, principale perdante
Plus importante formation politique du pays, l’UFDG est la principale perdante de ce boycott inutile car, avec l’appel des autorités américaines invitant toutes les parties prenantes (partis politiques et mouvements sociaux) à prendre part au Cadre de dialogue, la présence du Médiateur de la Cedeao, Cellou Dalein Diallo, l’ANAD et leurs alliés circonstanciels (RPG AEC, UFR, FNDC et FFSG) sont en train de se marginaliser. Ils ont beau être ceux qui bénéficient de la confiance des électeurs, mais les résolutions qui seront prises lors du Cadre de dialogue inclusif, qu’ils ont réclamé de nombreuses fois, pourraient bien être adoptées par la Cedeao et, vu le principe de subsidiarité par le reste de la communauté internationale.
La présence à ces travaux de Sidya Touré (UFR), Cellou Dalein Diallo (UFDG) et Kassory Fofana (RPG AEC) n’est pas nécessaire. Ce qui l’est, c’est d’amener les autorités actuelles (CNRD, Gouvernement et CNT dans une moindre mesure) à mettre fin à leurs immixtions dans les affaires judiciaires… à respecter le pouvoir judiciaire, à mettre en place, avec les forces vives réelles des conseils de la transition à tous les niveaux, composés équitablement entre les deux principaux groupes sociopolitiques qui se font face : le CNRD, son gouvernement et une majorité de membres du CNT qu’ils ont mis en place, appuyés par de nombreux partis politiques et organismes de la société civile, tous sont aucun poids sur le terrain d’une part et le Trio et certaines autres coalitions, le FNDC et le FFSG, d’autre part.
Il faudrait donc ceux-ci (le Trio et certaines autres coalitions, le FNDC et le FFSG), très rapidement, trouvent le moyen de revenir au sein du Cadre de dialogue, vu que les facilitatrices et le gouvernement ont indiqué que les portes restent ouvertes. C’est mieux que d’appeler à des manifestations de protestation toujours marquées par la violence des forces militaires et paramilitaires sur les populations le long de l’Axe Hamdallaye-Kagbélen, surtout dans la commune de Ratoma.
Pour l’heure, on a constaté qu’à la cérémonie d’ouverture du Cadre de dialogue, la mauvaise organisation était au rendez-vous. Beaucoup de représentants, dont ceux du CNOSC de Gabriel Haba, proche du CNRD et du président du CNT, Dansa Kourouma, ont été refoulés. La salle est déjà en pleine capacité. Malgré tout, on peut dire que les forces vives réelles ont choisi une mauvaise stratégie.
Brehim Ould MAHMOUD