Le FNDC version CNRD est différent du FNDC sous Alpha Condé
À partir de demain, lundi 8 août, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) compte organiser différentes manifestations aussi bien dans le Grand Conakry que dans le reste du pays. Le pourra-t-il vu la détermination du CNRD de brutaliser les populations de l’Axe Hamdallaye-Kagbelen, plus particulièrement celles situées sur le tronçon Hamdallaye – Wanindara « ?
Pour un commentateur, « les forces militaires et paramilitaires de Guinée aiment bien les manifestations, car elles y trouvent l’occasion d’opérer des expéditions qui leur permettent de rançonner les populations de ces quartiers et, certains d’entre eux font preuve d’ethnocentrisme en brutalisant les peuls. Sinon, de nombreuses fois il y a eu des manifestations. C’est toujours les militaires et paramilitaires qui tuent. Les populations sont obligées de se protéger parce que c’est dans leurs maisons qu’ils viennent sévir. Au lieu de revendiquer des meilleurs salaires, ils préfèrent ces manifestations qui leur permettent d’obtenir illicitement des dizaines de millions de francs. Si au moins ils utilisaient cet argent pour entretenir leurs familles… Ils s’achètent de l’alcool, des drogues. Il faut dire ces vérités« .
Sékou Koundouno, Responsable des Stratégies et de la Planification du FNDC, assure pour sa part, qu’au « niveau du FNDC, nous restons déterminés, nous assumerons toutes nos responsabilités afin d’apporter notre modeste contribution pour que la Guinée aille de l’avant et ne tombe plus dans les travers. C’est pourquoi, au niveau de toutes les commissions et services du FNDC, principalement celles en charge de l’organisation des manifestations, de la mobilisation et de la gestion des ententes, au niveau des préparations, nous sommes fin prêts ».
En soulignant qu’il « n’y aura ni développement, ni paix en Guinée tant qu’il n’y aura pas entente entre le CNRD et les différentes forces représentatives du pays (…) la paix est un comportement, des actions à prendre pour stabiliser le pays. Sinon, il sera impossible de rêver de la Guinée que nous avons tant voulue« , M. Koundouno précise que cette fois-ci, « on a adopté des nouvelles stratégies face à la donne actuelle de répression meurtrière, mais aussi d’expéditions punitives dans les quartiers pro-démocratie. Nous allons activer une série d’actions de façon graduelle afin que nous puissions revendiquer de manière pacifique et légale les points qui nous semblent pertinents. (…) La junte au pouvoir doit comprendre qu’ils ne peuvent gouverner un pays de façon stable que s’ils s’entendent avec toutes les entités représentatives politiques ou sociales’’.
Créer des bouchons
Mais pour un observateur, « tant et aussi longtemps que le pouvoir va continuer à pousser les manifestants vers les quartier cibles de la répression, tous situés dans la Commune de Ratoma, les manifestations ne vont pas réussir. Il faut trouver les moyens pour faire ces mouvements sur l’autoroute et les transversales. C’est inutile de faire des marches, mais des activités qui vont bloquer les routes. Les forces militaires et paramilitaires, que vous appelez Forces de défense et de sécurité alors que ce sont des forces de répression et d’insécurité, auront des difficultés à se déplacer. Il faut cesser d’avoir l’Esplanade du Palais du peuple comme lieu final. Il faut faire en sorte que sur l’Autoroute, la route du Niger, partout il y ait des manifestations contre la vie chère, pour le retour à l’ordre constitutionnel. Pour le jugement ou la libération des détenus politiques et des militaires comme le Commandant Aly Camara. Créer des bouchons est plus efficace que marcher. Et il faut le faire sur l’Autoroute, sur le boulevard de Donka – Hamdallaye et la route du Niger ».
Poursuivant, cet observateur dit sa certitude que « lorsque toutes ces voies bloquées, certaines autos pourraient, par exemple, tomber en panne d’essence… en tout cas, cela va faire comprendre au pouvoir et ses milices ethniques qu’il faut négocier. Le FNDC version CNRD est différent du FNDC sous Alpha Condé. Avant, on luttait contre le pouvoir à vie que cherchait Alpha Condé, qui a commis un coup d’État constitutionnel (22 mars 2020) et, quelques mois après (18 octobre 2022), un hold-up électoral. Le FNDC d’aujourd’hui ne se bat pour défendre une constitution comme c’était le cas sous Alpha Condé. Il se bat pour l’implantation de la démocratie en Guinée, pour la saine gestion des ressources nationales qu’elles soient minières, fiscales etc. On se bat pour qu’il y ait une véritable CRIEF, des Cours et tribunaux professionnels, donc indépendant du pouvoir ».