Contre La sansure

Le général Mamadi Doumbouya officiellement candidat à l’élection présidentielle du 28 décembre prochain

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Le chef de la junte guinéenne a déposé officiellement sa candidature ce lundi soir, dernier jour des dépôts des dossiers selon les dispositifs du code électoral. Il participera à l’élection présidentielle qui se tiendra le 28 décembre prochain dans le pays.

Le général Mamadi Doumbouya dirige depuis quatre ans la Guinée, après un coup d’Etat opéré en 2021, qui a renversé le président élu Alpha Condé.

Cette élection va se dérouler sans les principaux partis de l’opposition qui ont tous été écartés de la course.

Pour être dans la course à la présidence, les candidats doivent verser une somme de 875 millions de francs guinéens (100 000 dollars,75 000 livres sterling), caution jugée trop élevée par les acteurs politiques en Guinée.

Caution trop élevée

Une foule de militants en Guinée.
Crédit photo, Getty Images

 

La caution, à la dernière élection présidentielle, était fixée à 800 mille francs guinéens. Les Guinéens l’avaient trouvé aussi élevé. Beaucoup étaient presque certains que cette fois-ci, la caution serait revue à la baisse. Mais la junte en a décidé autrement.

« Ce montant est énorme. Cette décision renforce les critiques croissantes à l’encontre de l’orientation générale des élections », a déclaré l’analyste politique Kabinet Fofana à la BBC.

Les candidats qui obtiennent plus de 5% des voix au premier tour se verront rembourser leur caution.

« Jusqu’en 2005, la caution n’a jamais dépassé 50 millions (de francs guinéens). La folie a commencé en 2010, lorsqu’il a été jugé nécessaire d’empêcher certains candidats de se présenter. Le montant est passé de 50 millions à 400 millions, et aujourd’hui, nous parlons de 900 millions », a dénoncé le candidat à la présidence Faya Millimono.

Pour les autorités guinéennes, il était important d’élever la caution pour s’assurer que seuls les candidats crédibles participeront aux élections.

Promesse non tenue

Lorsqu’il a pris le pouvoir il y a quatre ans, le chef militaire guinéen a promis le rendre aux civils après une transition et l’organisation des élections auxquelles il ne participera pas.

« Ni moi, ni aucun membre de cette transition ne serons candidats à quoi que ce soit… En tant que soldats, nous accordons une grande importance à notre parole », avait déclaré le Colonel Mamadi Doumbopuya.

Mais cette promesse ne sera pas tenue. Une nouvelle constitution votée récemment dans le pays lui permet de se présenter à cette élection à la présidence en Guinée, contrairement à la Charte de la Transition qui l’en empêchait.

Principaux partis d’opposition écartés

Le chef de la junte va se présenter à l’élection présidentielle de décembre. Mais les principaux partis d’opposition ne figurent pas sur la liste provisoire des candidats à cette élection.

Le Rassemblement du peuple guinéen (RPG Arc en Ciel) de l’ancien président Alpha Condé, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dirigée par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré sont donc écartés de la course à la présidence.

Ces trois figures de l’opposition guinéennes vivent en exil hors du pays. Selon nombre d’observateurs, la Guinée se dirige vers une élection sans véritable opposition.

Qui est Mamadi Doumbouya ?

Le général Mamadi Doumbouya en veste bleue et cravate rouge raillée.

Le général Mamadi Doumbouya est un ancien légionnaire de l’armée française qui a regagné son pays en 2011. D’abord comme formateur au camp du km36 dans la périphérie de Conakry, la capitale. Puis à Kindia, à 135km de Conakry.

Alpha Condé le propulse à la tête des forces spéciales guinéennes en 2018. Il a alors pour mission de diriger cette unité d’élite de l’armée guinéenne chargée de lutter contre le terrorisme.

Selon un communiqué du groupe à l’origine du coup de force en Guinée, c’est un officier breveté de l’Ecole de guerre, possédant plus de dix-huit années d’expérience militaire, notamment lors de missions opérationnelles (Afghanistan, Côte-d’Ivoire, Djibouti, République Centrafricaine) et de protection rapprochée (Israël, Chypre, Royaume-Uni, Guinée).

Selon la même source, il a aussi accompli la formation de spécialiste en protection opérationnelle à l’Académie de Sécurité Internationale (Israël), le cours de formation des commandants d’unité à l’école d’application de l’infanterie (E.A.I. – Thiès Sénégal), la formation d’officier d’Etat-major (E.E.M.L. – Libreville) et l’école de guerre de Paris.

Sur le plan académique, le nouvel homme fort de la Guinée est titulaire d’un Master 2 (bac + 5) défense et dynamiques industrielles à l’Université panthéon Assas Paris ll.

In. https://www.bbc.com/afrique/articles/cn51ldw6rvvo

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