Le Maroc propose une alliance à trois pays de la Cédéao
Le royaume a organisé récemment à Marrakech, un sommet avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le Maroc propose à ces pays enclavés l’accès à l’océan Atlantique et au marché international.
Rabat veut-il profiter de la situation dans le Sahel pour y gagner en influence ? C’est en tout cas, ce que laisse entrevoir la démarche marocaine envers ces trois pays sahéliens en rupture de ban avec la Cédéao et alors que l’Algérie est en difficulté avec le Mali.
Pour Ibrahima Kane, chercheur à la Fondation «Open Society Initiative for West Africa (OSIWA) à Dakar, l’objectif est plutôt double. Il explique que c’est l’occasion pour le Royaume chérifien de renforcer ses relations économiques et contrer l’Algérie dans la région.
« Primo, il y a une des parties qui est un conflit ouvert avec l’Algérie, si je puis dire, à savoir le Mali et c’est comme une sorte d’alliance de revers qui est en train de se dessiner entre le Maroc et ses États à travers le Mali, parce que le Mali joue un rôle central dans cette nouvelle alliance. Ça, c’est la première analyse », selon Ibrahima Kane.
Débouchés économiques en Afrique de l’ouest
Pour le chercheur Ibrahima Kane, « la deuxième lecture, c’est que le Maroc est toujours à la recherche de débouchés économiques dans la région ouest africaine. Et ça, c’est aussi une sorte d’ouverture pour essayer de trouver, à travers ces trois pays sahéliens, un débouché voir comment le Maroc peut leur offrir un débouché maritime. Mais en même temps, le Maroc peut aussi tirer un maximum d’avantages économiques de la réorientation économique de ces pays. »
Des débouchés économiques et l’Algérie ne sont pas les seules raisons qui expliqueraient cette alliance que propose le Maroc, estime l’ancien diplomate mauritanien, Ahmedou Ould Abdallah.
« Je pense que ça doit être fait pour éviter que ces pays s’engagent trop avec la Russie, parce qu’il doit y avoir aussi des Américains et des Européens, parce qu’ils n’ont pas envie d’avoir les Russes en Afrique subsaharienne. Déjà, il y a l’Algérie, le plus gros client de l’industrie d’armement russe. C’est quand même un budget de 20 milliards de dollars. Le but, c’est ça, ce n’est pas seulement la lutte contre les islamistes. Ils n’ont pas envie de voir la Russie dans cette région », a-t-il expliqué.
Lire la suite … https://www.dw.com/fr/maroc-sahel-afrique-mali-niger-burkina-faso/a-67836176