Contre La sansure

Le Médiateur Boni Yayi peut faire davantage

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Dr. Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG, a été empêché de quitter Conakry pour se rendre à Paris où il a un rendez-vous médical. Sans doute que si les biens de l’État avaient été bien gérés depuis son indépendance, ou au moins sous la présidence du Professeur Alpha Condé, quelques centres hospitaliers modernes auraient pu être implantés. Mais de Sékou Touré à aujourd’hui, les présidents et leurs  gouvernements passent, mais le système de gestion implanté par le premier régime et modernisé par celui d’Alpha Condé, inspiré de la gabegie survit toujours.

L’un des principaux maux de ce système, c’est la chasse aux sorcières… aux adversaires sociopolitiques. Il préfère tolérer les mauvais gestionnaires de l’économie du pays, mais mettre les bâtons dans les roues des organisations sociales et politiques qui luttent, démocratiquement, le changement. L’ex président Alpha Condé est tombé dans le filet des tenants du système, qui l’ont aidé à prendre le pouvoir en 2010, grâce au Général Sékouba Konaté, avec la bénédiction du Ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, l’ex président Blaise Compaoré du Burkina Faso et l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, alors Secrétaire général de l’OIF, qui a supervisé la préparation des  résultats du 2ème tour de l’élection présidentielle de novembre 2010.

Le 5 septembre 2021, les Forces spéciales du Colonel Doumbouya ont mis fin au régime d’Alpha Condé, devenu clanique avec une forte saveur ethnique. La junte qui l’a déposé avait promis de changer cette méthode de gestion de l’État, soutenant que la Justice sera sa boussole. Partout à travers le pays, une large majorité des populations et des organisations politiques et sociales a accueilli favorablement la chute du président Condé et, souligne un commentateur, « s’attendait à ce qu’il y ait le changement. Mais Doumbouya et ses camarades n’ont pas pris les femmes et les hommes qu’il faut. De plus en plus, on se rend compte que c’est du Alpha Condé sans Alpha Condé« .

« … la Cedeao et le G5 Guinée doivent proposer… »

Pour un analyste politique, « la Cedeao ne joue pas bien son rôle. Elle a donné des garanties qui ont permis à Alpha Condé d’aller se soigner ; pourquoi ne le ferait-elle pas pour les acteurs de la société civile et politique. Elle et le G5 Guinée doivent proposer aux autorités guinéennes des pistes de règlement des dossiers sociopolitiques qui secouent le pays et enveniment le climat. Surtout lorsque la Justice donne des avis que le pouvoir se refuse de respecter. La Cedeao et le G5 Guinée doivent proposer leurs garanties pour permettre aux acteurs sociopolitiques, comme Dr. Fodé Oussou Fofana, d’aller se faire se soigner. Il ne suffit pas de venir de temps en temps superviser des activités en liens avec la médiation. Le Médiateur Boni Yayi peut faire davantage. Le CNRD n’a pas les moyens de faire face aux sanctions et ne bénéficie pas du soutien populaire ».

Ajoutant que « tout le monde sait que ce sont les Lansana Kouyaté, Bah Oury, Makalé Traoré, Faya Millimono, Dansa Kourouma etc., qui donnent ces mauvais conseils au CNRD », cet analyste trouve que le Trio (ANAD, RPG AEC et FNDC-Politique) et leurs alliés sociaux « ont leur part de responsabilité dans cette situation tendue. Au lieu de lister leurs conditions pour participer au Cadre de dialogue, ils devraient proposer des solutions pour qu’on arrive à une transition réussie, y compris les cas de Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo forcés à l’exil, et ceux des détenus politiques dont Kassory Fofana, Dr. Diané et leurs camarades, Oumar Sylla (Foniké Manguè) Ibrahima Diallo du FNDC. Autant il est indispensable aux partis d’aller aux élections, autant ils se doivent de participer aux débats politiques ».

Brehim Ould MAHMOUD

collaboration M. A. BAH

 

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