Contre La sansure

Le Président de l’UA est clair : pas de candidature pour les militaires qui dirigent les transitions

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Burkina Faso, Guinée, Mali et Tchad sont les quatre (4) pays africains qui sont dirigés par des régimes issus de coups d’États militaires. Si à Bamako, Conakry et Ouagadougou les juntes ont renversé des régimes issus d’élections, à N’Djamena, les militaires ont adoubé un des leurs, qui se trouve être un des fils du président Idriss Deby Itno, tué au front où il s’était rendu pour diriger les troupes aux prises avec la rébellion.

Certains analystes croient que le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, en déclarant que « les militaires qui assurent les transitions ne doivent en aucun cas se présenter aux élections« , parle davantage du cas tchadien que ceux du Burkina, de Guinée et du Mali. « Au Tchad, un des candidats potentiels est nul autre que Moussa Faki Mahamat, ancien premier ministre et ministre des Affaires étrangères du pays. Donc, c’est certain qu’il est en train de prêcher pour lui-même et non pour quelqu’un d’autre« , commente un de ces observateurs.

À Conakry, un observateur estime que « la France est en train de jouer un mauvais rôle dans les transitions au Tchad et en Guinée. Au Mali et au Burkina Faso, on sait qu’elle a été chassée et les occidentaux font profil bas dans ces deux pays. Au Tchad, ils ont favorisé un débat non inclusif qui a décidé que le président de la transition peut être candidat. En Guinée, ils sont en train de jouer le même jeu. Mais les risques sont grands, car les gens sont décidés à affronter ceux qui vont chercher à imposer Doumbouya, y compris l’armée et les forces paramilitaires. C’est au CNRD et son gouvernement de savoir comprendre que les guinéens sont fatigués de cette gouvernance« .

« Jusqu’ici, rien n’est fait… »

En séjour à Paris, Oumar Sylla, alias Foniké Manguè a déclaré chez les confrères de RFI (*) que : « C’est vrai qu’il y a de l’espoir, mais l’espoir est trop minime quand on voit la volonté du CNRD pour confisquer le pouvoir, ce sont des gens qui ne veulent pas le quitter. Aujourd’hui, les forces vives de la nation, ça fait un moment qu’on a décidé d’observer une trêve, pour donner une chance à la médiation des chefs religieux, sur leur demande, pour voir avec le colonel Doumbouya comment faire en sorte que les points de revendication, notamment la mise en place de ce véritable cadre de dialogue et la levée de l’interdiction des manifestations, soient réglés. Mais jusqu’ici, rien n’est fait. Donc ce qui est sûr, nous allons reprendre nos réunions, et suite aux réunions, vous savez que nous allons encore partir en manifestations. Nous ne laisserons pas faire par le CNRD ce que nous n’avons pas laissé faire par monsieur Alpha Condé. Si nous avons lutté contre la confiscation du pouvoir par monsieur Alpha Condé, nous allons continuer la lutte contre la confiscation du pouvoir par le CNRD« .

Brehim Ould MAHMOUD

(*) https://www.rfi.fr/fr/podcasts/invité-afrique/20230717-foniké-menguè-fndc-nous-continuons-notre-combat-en-tant-que-sentinelle-de-la-democratie

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