Les 28 septembre 1958, 2009 et 2022 resteront gravées dans les mémoires

Le 28 septembre 1958, Cellou Dalein Diallo se souvient qu’il avait accompagné son père au bureau de vote à l’occasion du referendum. Cinquante une (51) année plus tard, jour pour jour, à Conakry, il était la principale cible d’un complot orchestré par le pouvoir putschiste en place, le CNDD du Capitaine Moussa Dadis Camara. 

Le leader de l’UFDG et de l’ANAD parlant du jour du referendum qui a déclenché le processus qui a mené la Guinée écrit : ‘’le 28 septembre 1958, le peuple de Guinée a fait le choix de prendre son destin en main en votant massivement non à la colonisation et oui à l’indépendance.

Je salue la mémoire de tous nos compatriotes qui ont œuvré pour la reconquête de notre souveraineté en choisissant la liberté même dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage. Ce choix historique de notre peuple, ne l’oublions pas, a ouvert la voie à la décolonisation de notre continent. »

Revenant sur les événements qui se sont déroulés au Stade du 28 septembre’, il écrit : « le 28 septembre 2009 fut, par contre, un jour d’horreur et de honte pour notre pays en raison des crimes abominables commis ce jour au Stade Omnisports de Donka à Conakry. Plus de 150 citoyens furent en effet massacrés et une centaine de femmes et de jeunes filles violées en plein jour.

À l’occasion de ce triste anniversaire, j’ai une pensée émue pour les victimes et leurs familles et espère que le procès en cours permettra de satisfaire leur longue et laborieuse quête de vérité, de justice et de réparation et que les auteurs des atrocités seront tenus responsables de leurs actes.’’

Pour un commentateur, « ces trois dates feront partie des plus importantes de notre pays. Celle de 1958, il faut le souligner, c’est les populations de la France et toutes ses colonies qui ont voté. En Guinée, toutes les formations politiques avaient appelé à voter contre le OUI. C’est la raison pour laquelle, le 25 août 1958 Sékou Touré a tenu son discours qui a fâché le général De Gaulle. Le parti de Barry III, DSG, une antenne du Mouvement socialiste africain créé dans les années 1950, notamment par le Sénégalais Lamine Guèye et le Nigérien Djibo Bakary était le plus engagé en faveur de l’indépendance. Sékou Touré et le PDG-RDA, dont le parrain était Félix Houphouët Boigny, ne l’était pas. C’est par opportunisme qu’il a fait cette option. »

Réveil de la Justice ?

Poursuivant, ce commentateur estime que « celles de 2009 et 2022 vont être plus marquantes. D’une part parce que l’indépendance c’est le 2 octobre 1958 et le discours du 25 août 1958, pour moi, est plus important que le referendum.  Si l’on doit célébrer cette date, cela devrait être celle de 2009, les massacres du 28 septembre 2009. Le peuple est sorti pour dire NON à la dictature, Oui à la démocratie. Cela permettrait d’honorer les victimes des  des forces militaires et paramilitaires dont certains des acteurs sont toujours en activité… comme le Ministre de la Défense général Sidiki Idi Amine Camara. Celle de 2022, marquera le réveil de la Justice, des magistrats. Est-ce qu’ils seront au service du pays ou comme cela a toujours été le cas, à la solde du pouvoir ? »

Mamadou Alpha BAH

Image de la UNE : Créateur : STAFF | Crédits : AFP