Les forces politiques et sociales absentes aux travaux du Cadre du dialogue doivent faites leurs propositions.
A Abuja (Nigeria), dans le cadre du 62-ème sommet des Chefs d’États et de gouvernements des pays membres de la Cedeao, les dirigeants ouest-africains ont indiqué au au point 35 du communiqué final, en insistant « sur le fait que la mise en œuvre du calendrier de 24 mois commence immédiatement et non à une date ultérieure« . Il appartient maintenant aux forces politiques et sociales absentes aux travaux du Cadre du dialogue de s’approprier l’accord signé par la Cedeao et le gouvernement guinéen pour le chronogramme d’une transition de 24 mois, et faire leurs propositions.
L’heure n’est plus à l’interprétation de cet accord et du communiqué final du sommet. L’ANAD, le RPG AEC, le FNDC-Politique gagneraient à faire des propositions concrètes sur ce chronogramme et les thèmes retenus pour les travaux du Cadre de dialogue. Ils ont les ressources humaines nécessaires pour le faire et soumettre leurs propositions au Premier ministre et au Médiateur. Ainsi, il sera plus aisé d’engager le face à face entre d’un côté le CNRD, son gouvernement et leurs alliés qui, tous, participent aux travaux du Cadre qui est loin d’être inclusif, et de l’autre les forces politiques et sociales absentes à ce rendez-vous mal organisé, et dont les résultats me permettront pas d’assurer la réussite de la transition.
Le succès de la transition dépend certes de la volonté politique, comme certains acteurs le disent, mais il dépend également de l’intelligence que les forces politiques et sociales réelles du pays doivent trouver pour démontrer qu’elles sont engagées pour favoriser une transition apaisée et inclusive et, qu’elles souhaitent la collaboration sincère et totale des autorités et de leurs alliés. Cela devrait notamment consister à mettre en place des conseils régionaux, communaux, de districts et de quartier, voire même des secteurs. Le tout couronné par le rééquilibrage du CNT dont les membres sont majoritairement des soutiens au CNRD et son gouvernement.
Comme on le constate de plus en plus, de nombreux conseils communaux sont dissouts depuis quelques mois. À ce rythme, le CNRD et ses alliés auront fini de recruter des administrations locales qui se dévoueront entièrement à la cause du parti/État CNRD en gestation, qui va fabriquer, sous la direction du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, des résultats qu’annoncera la CÉNI qui sera mise en place. Et pour éviter ce scénario, le Trio ANAD, RPG AEC, et FNDC-Politique doit faire des propositions pour une transition réussie. Des thématiques du Cadre de dialogue donnent l’occasion de le faire, y compris sur les sujets portant sur le harcèlement judiciaire dont sont victimes des acteurs sociopolitiques.
Brehim Ould MAHMOUD (collaboration M. A. BAH)