M. Keamou, il faut travailler concrètement pour la réussite de la transition et non celle du CNRD et de son gouvernement

M. Bogola Haba,

Je viens de publier le texte que vous m’avez envoyé. Ma première observation est que vous êtes de ceux qui n’avez pas prit le remps de lire le communiqué final  du 62-ème sommet des Chefs d’États et de gouvernement de la Cedea0 qui s’est tenu dimanche dernier, 4 décembre 2022, à Abuja.

Autrement, vous auriez compris que le président Umaru Cissoko Embalo, président en exercice de l’organisation, ses pairs et les autres chefs de délégation ont invité le CNRD et son gouvernement à organiser un dialogue inclusif car, vous n’êtes pas sans savoir que le Trio ANAD, (vos anciens alliés), RPG AEC et FNDC-Politique, étant la classe politique réelle du pays, son absence dévalorise le dialogue inter-guinéen. Comme l’a dit récemment un acteur politique, la totalité des suffrages obtenus lors de chacune des élections par l’ensemble des partis politiques qui prennent part au Cadre du dialogue n’égale pas ceux du RPG AEC et surtout de l’UFDG et ses alliés.

À chacune de vos sorties, comme dans celle de votre dernière tribune, vous évoquez les cas de Sidya Touré et Cellou Dalein Diallo qui, si le scrutin présidentiel de juin 2010 n’avait pas été manipulé auraient pu, l’un ou l’autre, remporter l’élection et devenir le premier président démocratiquement élu de Guinée. Cellou Dalein Diallo aurait même pu être le gagnant dès le premier tour si les votes dans la commune de Ratoma n’avaient pas été annulés.

M. Bogola Haba,

Il faut travailler concrètement pour la réussite de la transition et non celle du CNRD et de son gouvernement, que vous et d’autres partis politiques, comme l’a dit Abdoulaye Kourouma chez Mirador de FIM FM, « qui sont créés pour la forme dont les propriétaires ont beaucoup plus de costumes que de militants » vous trompez, pour qu’ils gardent le pouvoir afin de le transmette, comme l’avait fait le président de la transition de 2010, Général Sékouba Konaté, à une personne de votre camp et non celle que les guinéens, dans leur majorité, voudraient choisir.

Votre peur de Cellou Dalein, Sidya Touré et de Kassory Fofana ou de tout autre candidat du RPG AEC a une explication : vous ne voulez pas d’une transition rythmée d’élections transparentes qui marqueront la fin de vos mouvements sociaux et partis politiques. Récemment, un militant de l’UFDG s’est demandé « pourquoi président Cellou Dalein Diallo et ses conseillers juridiques n’exposeraient pas son harcèlement au niveau de la Cour de justice de la Cedeao vu que les tribunaux guinéens sont sous ordre. Sa participation au Cadre de dialogue est moins importante que la démonstration de son innocence. Il faudrait qu’il affronte la CRIEF devant la Cour de Justice de la Cedeao, pour  que la communauté internationale, qui sait ce qu’il représente, ait des outils pour démontrer sa participation à la prochaine élection présidentielle ne soit pas remise en cause par ses adversaires politiques comme Faya Millimono, Lansana Kouyaté, Bah Oury, etc. « .

Travailler concrètement pour la réussite de la transition, pour moi, c’est de faire concrètement de la Justice la boussole de la transition. Que les tribunaux mettent en application les lois en vigueur. C’est recomposer équitablement le CNT pour que des représentants du Trio y soient. C’est d’instituer des Conseils régionaux, communaux, de districts, de quartiers et de secteurs pour qu’à chacun de ces niveaux les acteurs sociaux et politiques soient occupés par la recherche de voies et moyens pour redémarrer le camion Guinée.

La transition, ce n’est pas seulement à Kaloum, mais à travers tout le pays.

Ibrahima Sory BALDÉ