Contre La sansure

Lutte contre la désertification: où en est-on avec le projet de la Grande muraille verte ?

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Ce projet, qui a pour objectif de limiter l’expansion du désert du Sahara doit à terme créer une muraille forestière de 7.500 km. Une ceinture verte qui longe le désert du Sahara et qui doit traverser 11 États d’Afrique d’ouest en est, du Sénégal jusqu’à Djibouti. Mais le projet lancé en 2007 semble avoir du mal à progresser, à 6 ans de la fin des délais prévus.

Au sud de ce vaste étendu de sable qu’est le Sahara, 2 millions d’hectares de forêt et de savane s’assèchent chaque année.

Une avancée galoppante du désert qui n’est pas sans conséquence dans presque tous les domaines, s’illustrant par une baisse des productions agricoles, qui entraine une situation d’insécurité alimentaire.

Sans oublier l’impact négatif sur les efforts de développement économique de la plupart des pays de l’espace saharo-sahélien.

C’est ainsi que divers programmes-cadres et plans d’action existent au niveau du continent et sont mis en œuvre pour lutter contre les menaces de dégradation des sols et de désertification dans les zones sahéliennes en marge du désert du Sahara.

Cependant, malgré ces efforts consentis et les avancées significatives obtenues çà et là, force est de reconnaître que les résultats escomptés sur la restauration des terres et de la biodiversité, les conditions économiques, sociales et environnementales des populations restent en deçà des attentes.

L’autre réalité est qu’aucun pays, pris individuellement, n’a les moyens techniques, humains et financiers nécessaires pour faire face à ces contraintes majeures, d’où la nécessité d’une approche solidaire, intégrée et fédératrice.

Aux origines d’un projet novateur

L’Afrique a donc proposé comme réponse, la mise en œuvre d’une nouvelle approche dénommée « Initiative Grande Muraille Verte (IGMV)».

Dès juillet 2005, les chefs d’États et de gouvernements des États sahélo-sahariens ont décidé d’apporter une réponse pertinente de l’Afrique pour faire face à la désertification et aux changements climatiques.

Abdoulaye Wade, ancien président de la République du Sénégal, disait dans son allocution de la cérémonie d’ouverture du colloque scientifique international (CSI) « La Grande Muraille : choix des espèces végétales et des systèmes de mise en valeur et de suivi » tenu les 11 et 12 février 2009 : « Le projet Grande Muraille Verte est un projet porteur pour l’humanité et les générations futures. Face aux échéances de 2030, où la population africaine atteindrait 1,7 milliard, nous n’avons plus le droit de regarder, impuissants, la destruction de notre patrimoine« .

Ambitions du projet

Selon le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), au-delà de la plantation d’arbres, la Grande Muraille Verte transforme des millions de vies au Sahel.

Ciblant initialement 11 nations sahéliennes, la campagne a été conçue pour stopper la progression du désert du Sahara, qui s’est étendu de 10 % depuis 1920 et a englouti des villages entiers.

Ses principaux objectifs sont de restaurer 100 millions d’hectares de terre, de disposer de 250 millions de tonnes de crédits carbone et de créer 10 millions d’emplois dans les zones rurales.

Des élèves arrosant des plantes
Des élèves arrosant des plantations dans le cadre du projet GMV en Ethiopie.CRÉDIT PHOTO,AGENCE PANAFRICAINE DE LA GRANDE MURAILLE VERTE

 

Au Niger par exemple, dit le PNUD, les jeunes ont joué un rôle prépondérant en matière de sensibilisation, de mobilisation et de renforcement des capacités pour contribuer à l’IGMV, notamment à travers le projet Jeunesse sahélienne pour l’Action Climatique (JESAC). Ils ont planté des arbres sur 97 ha de terres restaurées et formé les communautés aux techniques d’agroforesterie. Des pépinières et des paiements de services écosystémiques ont permis de générer des revenus pour les populations locales. De plus, en collaboration avec le gouvernement nigérien, les jeunes ont réalisé une cartographie des sites afin d’évaluer le potentiel des crédits carbone à réinvestir dans les communautés à l’avenir.

 

Quels résultats de sa mise en oeuvre de 2007 à nos jours ?

Fixation de petites plantes le long d'un sol
Grande muraille verte, fixation des dunes au Sénégal. CRÉDIT PHOTO,GETTY IMAGES

En 2021 déjà, plus de 10 ans après son implémentation au Sénégal, le colonel Gora Diop chargé du volet Sénégal de la GMV expliquait à la BBC que le niveau du taux de couverture végétale s’évaluait sur trois niveaux . Il s’agit d’abord du niveau de productivité, du niveau du sol et de la quantité de carbone séquestrée.

Le colonel confiait alors que le Sénégal était à cent vingt hectares qui ont été reboisés, sur tout le long du tracé de la grande muraille verte de Leona à l’ouest jusque dans l’est du pays.

Lire la suite … https://www.bbc.com/afrique/articles/c2qq6q26g9xo

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