M. Paul Moussa Diawara, la lutte contre le III ème mandat d’Alpha Condé a échoué en raison d’autres facteurs…
Dans votre tribune (*), que nous venons d’afficher, vous estimez que : « si le ridicule pouvait tuer ! En 2019, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Abdourahmane Sanoh et consorts ont mis en place le front national pour la défense de la Constitution, histoire d’empêcher le référendum constitutionnel et le troisième mandat du PRAC« . Vous auriez dû ajouter, avant le etc., votre partenaire du CRAN, M. Faya Millimono, qui a été occasionnellement porte parole du FNDC.
Vous avez souligné : « entre les nombreuses manifestations populaires et les opérations villes mortes, des sacrifices lourds ont été consentis par le front anti-troisième mandat entraînant des morts, des blessés, des handicapés à vie, des destructions des biens publics et privés… » pour estimer que « ce combat politique et patriotique (…) qui a longtemps ébranlé le pays et tenue en haleine la communauté internationale » a échoué en raison de « la participation de Cellou Dalein Diallo aux présidentielles d’octobre 2020, alors que tous ses compagnons de front de combat ont décidé de boycotter le scrutin considéré comme un mandat de trop. Quelle lâcheté !« .
Pour vous, « Cellou Dalein Diallo a trahi ses compagnons de lutte et les objectifs du combat qui a coûté la sueur, le sang… à des centaines de Guinéens« . Vous ajoutez : » est-il sincère, sérieux, honnête de dénoncer le référendum constitutionnel, le troisième mandat du PRAC, l’élection présidentielle et se porter candidat à un tel scrutin ? Quelle incohérence ! C’est simplement insensé, déloyal car, cette démarche relève de la traîtrise, de la duplicité, de la complicité, de la tromperie… »
En refusant de participer aux législatives du 22 mars 2020, Cellou Dalein a contribué au succès du coup d’État constitutionnel
Dans le combat contre le coup d’État constitutionnel du 22 mars 2020, qui a permis à Alpha Condé de se porter candidat à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, Cellou Dalein Diallo a respecté les consignes du FNDC en refusant de présenter des candidats aux législatives. Ce qui n’a pas été le cas d’autres formations politiques (regardez la photo de la Une) toutes membres du FNDC. Il est incontestable que l’UFDG aurait eu moins les 36 sièges qu’il disposait en prenant part à cette autre élection ‘qui-perd-gagne‘.
Notez qu’en fin novembre 2019, j’avais écrit à MM. Bah Oury, Abdourahmane Sano et Fodé Oussou Fofana pour leur dire la nécessité de participer à cette élection et, mener le combat pour que les résultats, bureau par bureau, soient publiés et diffusés comme le prévoient les lois électorales guinéennes. Cellou Dalein Diallo, en refusant de participer à ces législatives, à la demande du FNDC, a contribué au succès du coup d’État constitutionnel du mars 2020.
Dans une article de guinafnews.info (devenu guinafnews.org), je fais partie des personnes qui ont encouragé le président de l’UFDG à se porter candidat. Lui et moi n’avons pas de relations comme certains pourraient le croire. Par contre Alpha Condé et moi avions une relation forte avant qu’il n’accède au pouvoir. La quasi totalité des membres du Bureau politique et du Comité central du RPG AEC ont eu l’occasion de le noter en septembre 2012 au Palais présidentiel. Je n’ai pas mis cette relation à mon profit. Le démocrate que je suis, journaliste de formation, ne pouvais pas s’accommoder de ce régime guidé par l’ethnostratégie et tout ce qui caractérise la malgouvernance.
Echec d’Alpha Condé, du CNRD et du Colonel Doumbouya
L’ex président Alpha Condé a échoué et lui-même reconnaissait qu’il aurait pu faire nettement mieux et surtout, aurait dû gouverner autrement. Par exemple, s’il avait organisé des élections législatives au plus tard en avril 2010, moins de six mois après sa prise du pouvoir grâce à l’Armée de Sékouba Konaté et de ses amis (Blaise Compaoré, alors président du Burkina Faso, Bernard Kouchner, Ministre des Affaires étrangères français, Denis Sassou Nguesso du Congo et Abdou Diouf, ancien Président du Sénégal et Secrétaire général de la Francophonie, qui dirigeait la CÉNI), il les aurait remporté avec la coalition qui s’était formée autour de son parti et la démobilisation des militants de l’UFR et même d’une partie de ceux de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo.
Malheureusement, durant ses années de règne, il s’est davantage employé à trouver les moyens de faire du RPG (devenu RPG AEC) la plus importante formation politique du pays au détriment de la mise en place d’un programme de développement socioéconomique, que permettent les différentes ressources minières, agricoles et humaines du pays. N’a-t-il pas été convaincu de trouver des remplaçants aux cadres peuls, tous confondus à des militants de Cellou Dalein Diallo ? Vous-même, M. Paul Moussa Diawara, très critique d’Alpha Condé, quand vous étiez proche de Lansana Keïta, n’avez-vous pas fini par embarquer dans le train RPG AEC ?
Colonel Mamadi Doumbouya, comme Alpha Condé il y a onze (11) années, est tombé dans le piège des petites formations politiques et organisations de la société civile. Contre les intérêts des guinéens et de la Guinée, il a été convaincu par ces forces vives marginales de confisquer le pouvoir le plus longtemps possible. Le CRAC de Paul Moussa Diawara est de ce groupe. Par son parti politique MDP, appendice du RPG-AEC, il était de la mouvance présidentielle d’Alpha Condé.
Aujourd’hui que les patriotes pro-démocratie de ce RPG AEC aient décidé d’unir leurs forces à ceux de l’UFDC de Cellou Dalein Diallo, irréductible opposant d’Alpha Condé, pour former avec ceux du FNDC-Politique et de la CORED un quatuor pour exiger au CNRD du Colonel Doumbouya et leurs alliés, une transition civilisée, pacifique, Paul Moussa Diawara ne devrait-il pas être du côté de ses alliés d’hier le RPG AEC ? Car, à n’en pas douter, les intérêts de la Guinée seront mieux sauvegardés par le quatuor, en lesquels les guinéens se reconnaissent dans leur quasi totalité.
Ibrahima Sory BALDÉ
(*) https://guinafnews.org/dialogue-politique-de-qui-se-moque-le-quatuor-par-paul-m-diawara/