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Mali : l’opposition demande la libération des prisonnier politiques après la levée de la suspension de leurs activités

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Le gouvernement malien a annoncé mercredi la levée de la suspension des activités des partis politiques décidée par les autorités militaires au Mali le 10 avril dernier. L’opposition demande de faire plus.

Les activités à caractère politique des associations peuvent donc reprendre au Mali, trois mois après leur suspension.

Selon les autorités maliennes, cette décision de suspension avait été motivée par la sauvegarde de l’ordre public au regard des multiples défis auxquels le pays faisait face tant sur le plan sécuritaire que sur le plan du climat politique et social en vue de l’organisation du dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation nationale.

Le communiqué du Conseil des ministres qui a levé cette suspension indique que cette mesure dissuasive a pu contenir toutes les menaces de trouble à l’ordre public qui planaient sur cet événement majeur pour la vie de la nation.

Le dialogue inter-malien s’est déroulé du 13 avril au 10 mai 2024. Des assises que plusieurs partis de l’opposition avaient boycottées. Ils protestaient contre le maintien des militaires à la tête du pays, alors qu’ils avaient promis rendre le pouvoir aux civils après mars 2024 à l’issue des élections démocratiques.

Le 31 mars, des responsables de partis d’opposition, regroupés dans une coalition, ont publié une déclaration, appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils. Mais ils ont été arrêtés et jetés en prison.

L’opposition demande la libération des prisonniers politiques

La suspension des activités des partis politiques était une mesure liberticide, pas conforme aux textes du Mali, n’ont cessé de dénoncer les responsables de l’opposition depuis l’annonce de la décision.

Aujourd’hui, pour Moussa Mara, ancien Premier ministre et vice-président du parti Yelema (changement en langue locale), la levée de cette suspension est une bonne nouvelle qu’il reçoit avec satisfaction.

« Nous avons engagé des mesures légales pour obtenir que la session administrative de la Cour suprême abroge le décret. Cette décision du gouvernement va dans le sens de ce que nous avons cherché« , indique-t-il à BBC Afrique.

L’ancien Premier Ministre estime que la mesure de suspension allait à l’encontre de l’unité des Maliens que le gouvernement dit rechercher.

Il profite de l’occasion pour « demander aux autorités militaires de libérer tous les acteurs politiques écroués » suite à la prise de cette décision et d’engager un  » vrai dialogue avec les acteurs politiques pour arriver à un consensus sur le chronogramme de retour à l’ordre constitutionnel « .

Pour lui, la Charte de la transition exige le retour à l’ordre constitutionnel et la Constitution n’a d’existence que par rapport à cela.

Pourquoi les autorités maliennes avaient suspendu les partis politiques et interdit aux médias la couverture des activités politiques

Assimi Goita
CRÉDIT PHOTO,REUTERS Les militaires (ici Colonel Assimi Goïta) au pouvoir au Mali avaient suspendu toutes les activités politiques dans le pays jusqu’à nouvel ordre.

A la suite du décret de suspension des partis politiques et associations à caractère politique pris le mercredi 10 avril 2024, la Haute autorité de la communication a pris le relais le lendemain, invitant « tous les médias (radios, télés, journaux écrits et en ligne) à arrêter toute diffusion et publication des activités des partis politiques et des activités à caractère politique des associations« , dit-elle dans un communiqué.

Un porte-parole de la junte, le colonel Abdoulaye Maiga, a déclaré à la télévision d’Etat dans la soirée de ce mercredi 10 avril que la suspension des activités politiques était motivée par ce qu’il a appelé des « discussions stériles » lors d’une tentative de dialogue national au début de l’année mais aussi pour des raisons de maintien de l’ordre public.

Plus de 80 partis politiques et groupes civils au Mali avaient appelé à la tenue d’élections présidentielles « dans les meilleurs délais » et à la fin du régime militaire.

Tension politique

La mesure de suspension des activités des partis politiques intervenait dans un contexte marqué par le débat politique sur la fin de la Transition.

Les autorités avaient proposé un chronogramme de 24 mois à partir du 26 mars 2022 pour organiser une présidentielle afin de transmettre le pouvoir aux civils.

Dans une déclaration signée le 31 mars, un regroupement de partis politiques et d’acteurs associatifs annonce avoir acté la fin de la Transition conformément au décret présidentiel du 06 juin 2022 et lance un appel pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Ce décret fixait la durée de la Transition à 24 mois, à compter du 26 mars 2022, après des négociations intenses avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Certains acteurs de la vie politique malienne ont proposé une transition civile qui devrait aboutir à une élection présidentielle consensuelle.

D’autres ont demandé à la Cour constitutionnelle de constater cette situation et d’en tirer toutes les conséquences.

Le Premier ministre malien Choguel Maïga a dit lors d’une rencontre du Comité de pilotage du Dialogue inter-Maliens avec les membres du gouvernement, que la Transition en cours prendra fin avec l’investiture d’un président élu.

Dès lors, certains observateurs de se poser la question de savoir si la mesure de suspension ne viserait pas les partis signataires de la déclaration. « Ce n’est pas un décret qui vise en particulier un parti politique ni une association spécifique, c’est une mesure impersonnelle », affirmait le Colonel Abdoulaye Maïga qui a cité parmi ses motivations « la nécessité de maintenir un climat de sérénité en vue du dialogue direct inter-Maliens »

Lire la suite … https://www.bbc.com/afrique/articles/crgy5jvy5wvo

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