Contre La sansure

MALI-NIGER: Le mensonge, comme méthode de gouvernement, la propagande comme moyen de défense

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La junte malienne étend ses tentacules dans le Sahel et tente de s’implanter partout où se perpétuent des coups d’Etat.

A défaut d’avoir le soutien des nations civilisées et démocratiques, elle se spécialise à encadrer ses cadets et apprenti- putschistes, à fusionner avec des juntes naissantes. Le monde doit le savoir : aujourd’hui, les militaires qui se sont emparés des reines de l’Etat se sont coalisés pour se pérenniser au pouvoir, en normalisant les coups d’Etat, en œuvrant à leur multiplication. Le projet est clair: le pouvoir kaki doit devenir la règle, la démocratie doit disparaître, par la force des armes et la menace des canons.

Le Burkina a été le premier pays à céder aux sirènes maliennes. Le Niger est carrément dans le giron des fanfarons retranchés à Kati, si indifférents et insensibles au déluge qu’ils provoquent. La soldatesque nigérienne mime jusqu’à la caricature le discours de la junte malienne et marche dans ses pas, à tue-tête. Dès lors, comme le Mali, le Niger caporalisé par le guignol Tchiani s’est engagé, à son tour, dans la voie sans issue de la perdition, du chaos, des mensonges, des dénégations. Lentement mais sûrement, il sombre.

C’est à croire que le Niger dérangeait les autres États du Sahel jaloux de ses performances dans tous les domaines, réalisées, grâce à la politique clairvoyante du Président, Mohamed Bazoum. Ce n’est pas exagéré de dire que le pays bon élève paye, dans un complot transfrontalier, d’avoir été mal entouré, d’avoir été un îlot de sécurité et de prospérité dans un désert d’insécurité endémique et de tourments démocratiques. Si, on assiste à un nivellement par le bas avec la médiocrité au sommet de l’Etat, pour autant, peut-on conclure , hâtivement, à la faillite des élites, à la défaite de la Démocratie ? Assurément, non !

Mohamed Bazoum, fort de sa légitimité populaire, auréolé de sa reconnaissance internationale, continue de faire peur à la junte qui se rend compte chaque jour que sa mission est impossible, sa forfaiture ne passera jamais. Alors, elle cherche à abuser de l’opinion publique nigérienne, à forcer la main à une communauté internationale, restée droite dans ses bottes. Le Premier ministre de la junte nigérienne et son ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de la sécurité, au cours de leur énième sortie ridicule, voudraient afficher une fausse sérénité face à de sombres perspectives. Lamine Zeine, décidément, enivré par sa cooptation qui lui sera fatale, vit dans le déni et la fuite en avant.

Il laisse entendre, sans coup férir, qu’il y avait un accord, sous la table, entre la CEDEAO et le gouvernement fantoche qu’il dirige qui consistait pour la partie nigérienne à remplir des conditions précises : rencontrer des émissaires de l’institution, permettre à ceux-ci d’accéder au Président Mohamed Bazoum retenu contre sa volonté et séquestré, impunément, enfin , indiquer un soit-disant calendrier de transition. En contrepartie, la CEDEAO devrait lever les lourdes sanctions infligées au Niger qui prennent à la gorge la junte et braquent les populations contre elle.

Or, si la junte ne sait pas ce qu’elle veut , ni où elle va , où elle mènera le Niger, la CEDEAO , quant à elle, demeure ferme dans ses exigences tout comme la communauté internationale dans son sillage , campe sur ses positions : un retour sans délai ni préalables, à l’ordre constitutionnel, le rétablissement sans conditions dans ses fonctions de Mohamed Bazoum, l’élu du peuple nigérien. Tout le reste n’est que pure diversion et tentatives désespérées de donner le change.

Le ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de la sécurité d’une junte qui ne contrôle et ne maîtrise rien, fait la politique de l’autruche, propre aux néo-juntes qui s’opposent à la Démocratie, menacent la survie des peuples africains, livrés à leurs lubies et dérives.
Sur le front sécuritaire, le Niger, copie le Mali. Face à l’incapacité d’assurer et défendre l’intégrité du territoire menacé par des groupes djihadistes qui déciment l’Armée Nationale, la France est le bouc-émissaire parfait. Elle serait le parrain des groupes armés, la source de déstabilisation de la région alors qu’elle a été jusqu’au moment où elle a été forcée, au départ, le dernier rempart, le verrou inexpugnable.

Maintenant qu’elle a décidé de partir, elle a cessé d’être une armée d’occupation, elle se comporterait en pays ennemi. Diantre ! Il n’y a pas l’ombre d’un doute que c’est l’irresponsabilité de militaires qui désertent le front pour se goinfrer dans les ors et lambris des palais qui expliquent mieux que n’importe quel argument fallacieux la désintégration des États, la ruine des démocraties et la paupérisation des populations.

Si les juntes s’en cachent, les populations ne l’ignorent plus. Il leur revient maintenant de remettre les pendules à l’heure et de se sauver des juntes mortifères et de leurs misérables comparses , politiquement limités et moralement disqualifiés.

Docteur Mohamed CAMARA

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