Mamadi Doumbouya : le président qui voulait danser plus longtemps que la Constitution.

Par Alpha Issagha Diallo, observateur rieur d’une tragédie tropicale.
Mes chers compatriotes, amis du ridicule d’État bonsoir !
Le 8 juin 2025, la Guinée a assisté à un événement d’une portée historique : le président de la transition, son excellence Mamadi Ier, a dansé à Kankan.
Oui, dansé. Pas un discours. Pas un programme. Une danse. Une chorégraphie de transition éternelle. Avec en prime : une épouse, des enfants, des griots, des balafons, et des caméras bien placées. Netflix n’aurait pas mieux fait.
Pendant que les populations cherchent à manger, Mamadi cherche à rester. Et pour ça, il a une technique infaillible : il modifie la Constitution comme on change de tenue pour la Tabaski. La première version disait « deux mandats maximum ». La dernière dit : « Autant que Mamadi veut. »
Et pour faire voter cette belle idée ? Rien de plus simple ! On fait ça à huis clos, sans témoin, sans texte public, sans débat. Même Harry Potter ne cache pas autant ses
– Un référendum sans quorum (même s’ils sont cinq à voter dans une cabine, c’est bon).
– Un organe de supervision, l’Onasur, supervisé par… Mamadi lui-même.
– Une Constitution écrite par des experts anonymes, probablement formés à la Sorbonne des Dictatures Imaginaires.
Les partis politiques ? Pas invités.
La société civile ? Pas concernée.
Le peuple ? Spectateur.
Mamadi ? Seul acteur, seul metteur en scène, seul roi du spectacle.
On croyait avoir échappé à Alpha Condé, mais non ! La Guinée est tombée dans un trou temporel : du troisième mandat au mandat infini, il n’y a qu’un fusil d’écart. Mamadi a remplacé le professeur par un militaire. Même rêve d’éternité. Même allergie au départ.
Il veut un septennat, renouvelable. Traduction : « Je reste tant que je veux, et vous, vous applaudissez. »
Pendant ce temps, les kits biométriques sont envoyés en priorité à Kankan, la patrie électorale du nouveau roi. Le reste du pays ? Merci de patienter. Ou de vous taire.
Les agents recenseurs sont mal formés. Des cas de corruption sont signalés. Mais ce n’est pas grave ! Car le plus important, ce n’est pas que vous votiez, c’est que Mamadi gagne.
Maintenant, il va falloir qu’on trouve un nouveau nom pour notre pays. Parce que « République de Guinée », ça fait un peu trop républicain, non ?
Je propose :
– Mamadia la Magnifique
– La Transition sans Fin
– La Démocrature du Balafon
– Ou tout simplement : Mamadistan
Si Mamadi danse encore à Kankan pendant qu’on dort, un jour on se réveillera avec sa photo sur tous les billets, ses citations dans les écoles, et une loi disant qu’on doit applaudir à chaque fois qu’il éternue.
Mais ne vous inquiétez pas. Le ridicule ne tue pas.
Sauf quand il gouverne.