Mohamed Mountagha Diallo ou la livraison express d’encens au palais
Avez-vous entendu parler des tribunes qui étouffent ?
Celle signée par Mohamed Mountagha Diallo, parue sur VisionGuinée, ne cherche pas la vérité : elle la maquille. C’est un pur produit de l’usine d’encens d’Agi le King, où l’on recycle les traîtres en héros et les naufrages politiques en “courage de rupture”. Bienvenue dans le showroom du ridicule.
1. Le courage selon Mountagha : changer de veste sans transpirer.
Ousmane Gaoual Diallo, présenté comme un parangon de bravoure ? Voilà qui ferait rire même dans les geôles de la transition. Son “courage”, c’est celui de l’homme tombé en disgrâce qui tente de rebondir sur les ruines de sa propre loyauté. Il n’a pas brisé le silence. Il a rompu le pacte. Le seul bruit qu’il ait fait, c’est celui d’une chaise qu’on lui retire sous les fesses.
2. “Hypocrisie organisée” : un effet miroir mal contrôlé.
Mohamed Mountagha, dans une gymnastique rhétorique maladroite, accuse l’UFDG d’hypocrisie, tout en maquillant celle d’un homme dont le seul cap politique est : où souffle le vent du pouvoir, j’y tends ma voile. À ce rythme, on attendra bientôt une tribune sur “l’élégance morale de Dabadounou Barry”.
3. L’affaire scabreuse transformée en détail d’ambiance.
La pirouette la plus indigeste reste cette phrase insidieuse : “la vérité n’a pas été dite sur cette fameuse vidéo”. Quelle audace ! Quel culot ! Le fait qu’un ministre soit mêlé à une affaire aussi glauque est relégué à un ornement de contexte, pendant qu’on parfume le tout avec des louanges. Si Mountagha cherche la vérité, qu’il commence par ne pas l’étouffer sous un nuage d’encens.
4. Une plume trempée dans l’odeur du pouvoir .
Ne nous y trompons pas : cette tribune est un CV déguisé. Un appel du pied, un clin d’œil, une quête de reconnaissance dans les cercles du pouvoir transitoire. Mountagha, nouveau client VIP de l’usine d’encens d’Agi le King, veut sa part du gâteau. Il chante Gaoual pour séduire Mamadi. Mais le peuple, lui, reconnaît la mélodie des flatteurs affamés.
5. Une réhabilitation impossible.
On ne reconditionne pas un traître. On ne lave pas l’odeur de la trahison avec des mots doux. Gaoual est passé maître dans l’art de l’insulte, du dérapage, du retournement. Le voici transformé, sous la plume tremblante de Mountagha, en penseur politique ! Quelle blague. Ce n’est pas une tribune — c’est un avis de décès de l’esprit critique.
Encens trop brûlé, vérité asphyxiée.
Mohamed Mountagha Diallo voulait livrer un brûlot. Il a livré une bouffée d’encens mal dosée. À force de célébrer les renégats, il finit par s’y confondre. Et pendant que Gaoual bricole sa rédemption dans un gouvernement d’illusions, ses partisans jouent aux troubadours du palais.
Note au gérant du Café du Pouvoir : un nouveau client vient d’arriver. Il s’appelle Mountagha. Il veut un encens fort, très fort. Et une place… au plus près de la fumée.
Alpha Issagha Diallo
Chroniqueur du réel. Déconteur des contes à dormir debout.
