Contre La sansure

Notre ville Kankan Nabaya a-t-elle besoin d’une délégation spéciale maintenant ?

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Diriger toute une commune, demande pleins de sacrifice, de responsabilité, de lucidité et de modestie. Il n’est pas donné à tout le monde de tenir cette responsabilité.

En management, on nous informe très souvent pour qu’une personne puisse assumer une responsabilité régalienne, la règle du SVP (savoir, vouloir et pouvoir) s’applique. Et en Sociologie, plus précisément dans l’art de gestion de conflit, on dit que la plus belle manière de résoudre les conflits, c’est prévenir en sachant que les mêmes causes produisent les mêmes effets. En médecine, on dit que prévenir vaut mieux que guérir.

Il y a tout juste 72h, une dizaine de jeunes natifs de Kankan ont été condamné après une série de manifestation contre la déserte en électricité. Si réellement la marie de Kankan fonctionnait dans la règle de l’art, on aurait évité ce cauchemar. Le maire agit au nom de la commune, en tant que collectivité territoriale, et au nom de l’Etat dans certaines fonctions administratives et judiciaires, avec cette double casquette, il doit être en mesure de discuter avec ses populations dans un climat de confiance pour trouver solution aux problèmes de sa commune en dehors de toute violence. C’est en cela qu’il serait appelé « bon maire ».

Si le maire de Kankan pendant ces 5 années de gestion savait comment agir, comment trouver des priorités pour faire changer les choses dans sa commune, et surtout comment avoir les moyens financiers et matériels de les réaliser, on aurait pu trouver des alternatives efficaces contre la déserte en électricité pour éviter toute forme de manifestation. Mais comment voulez-vous que la commune urbaine de Kankan fasse ce travail judicieux alors qu’elle n’a jamais présentée une seule fois son bilan après plus de 5 années de gestion ?

En regardant les circonstances dans lesquelles ils sont arrivés à la tête de la commune de Kankan, c’est-à-dire contre la volonté commune des populations, le maire n’a jamais fait l’unanimité, raison pour laquelle toutes ses décisions sont prises en catimini. Les jeunes de Kankan sont tous témoins de la passivité et de l’immobilisme de leur maire. On juge un maire sur ses résultats et son bilan car un bilan ne ment pas.

Si le bon maire est celui qui est capable d’appréhender par lui-même la situation locale avec lucidité et les aspirations de ses populations pour apporter des bonnes solutions, on peut se dire que celui de Kankan n’a creusé que des déficits. Si un bon maire doit montrer l’exemple sur le plan éthique et respecter les valeurs morales qui caractérisent sa société, demandez aux femmes du marché Sogbè de Kankan, elles ont la réponse.

Parfois, on se pose la question comment et pourquoi la ville de Kankan avec tous les jeunes intellectuels et dynamiques qui se réclament natifs pouvait tomber dans la main d’un maire qui ne sait comment améliorer la résilience financière de sa collectivité face aux chocs externes, comment renforcer stratégiquement les impôts fonciers pour augmenter les recettes de sa collectivité et surtout comment améliorer l’accès à sa collectivité aux ressources externes pour financer les investissements dans les infrastructures au niveau de la ville de Kankan.

Si la beauté de la refondation repose sur les résultats concrets, le maire de Kankan devait être le premier à descendre du navire de la transition pour laisser la boussole aux jeunes compétents et dynamiques afin d’extirper la commune de Kankan de sa léthargie en prônant de l’innovation et de l’excellence.

En effet, la question fondamentale qu’on se pose est de savoir malgré le bilan catastrophique de la mairie de Kankan, à l’image de Siguiri, pourquoi les autorités de la transition ont dû mal à envoyer une délégation spéciale à Kankan ? Cette inaction du gouvernement serait-elle liée à un quelconque rapport particulier entre le maire de Kankan et certains éléments clés du CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement) ? Existerait-il un rapport particulier entre le patron du MATD (Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation) et le maire de Kankan ?

Bref, la boussole de la transition doit urgemment s’orienter vers la mairie de Kankan pour éviter les erreurs du passé. Je voudrais parler de la personnalisation de l’administration publique. Si on aligne tous les résultats factuels de sa politique depuis son arrivée à la tête de notre commune, le maire de Kankan est l’un des plus passifs maires du pays.

Si le cheval de bataille du Colonel Mamadi Doumbouya repose sur la transparence et le résultat concret, j’espère qu’il doit revoir le cas spécifique de Kankan car le patrimoine communal de cette grande ville souffre d’une mauvaise gestion depuis plusieurs années. A dire vrai, notre actuel maire n’a jusque-là crée aucune dynamique de développement durable au sein de la commune urbaine de Kankan.

« Kankan mérite mieux »

Par Dr. Karamo KABA


Jeune natif de Kankan-Nabaya
Ecrivain Auteur Consultant Santé/Médias

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