A. Soumah et S. Wann, je ne suis pas de votre avis au sujet de la politique. Celle ci n’est rien d’autre que l’art de vivre de la société.
À mon humble avis, on ne fait pas de la politique. Elle est déjà en nous à travers nos pensées, nos mouvements, nos raisonnements, nos appréciations des situations auxquelles est confrontée notre vie quotidienne.
Jadis, on a passé toute notre jeunesse à s’égosiller des débilités du genre vive la révolution, à bas l’impérialisme et les fantoches, etc….. Sans le savoir, nous faisions de la surenchère politique. À présent que nous sommes devenus des épaves ou plutôt des personnes âgées, on ne va pas continuer à laisser le soin à des abrutis, des crève la faim et à des moins que rien gérer notre destin ad vitam aeternam.
Nous les intellectuels guinéens avons toujours été coupables de s’être mis en marge de la conduite de la gestion des affaires de la cité. Résultat des courses, la Guinée est de loin le dernier pays de la planète.
Je ne vis pas en Guinée. Je viens de passer 3 terribles mois à Conakry. Il n’y avait ni électricité, ni carburant, ni réseau, ni internet. Cette insoutenable précarité n’est point une fatalité. À l’instar de la révolution mortifère que nous avons vécue, elle est juste une stratégie de la famine, du dénuement et du décervelage des consciences pour s’accrocher aux maigres privilèges que procure le pouvoir en Afrique.
Chaque matin que le bon Dieu fait, en dehors de mes misères quotidiennes, mes pensées vont sur mes frères et sœurs, mes voisins, mes amis de promotion qui se battent contre une condescendance voulue, planifiée, entretenue et savamment exécutée. À défaut de militer dans un quelconque parti politique, je me donne au moins le privilège d’ouvrir ma gueule, critiquer et dénoncer la mauvaise gouvernance que subit notre Guinée commune depuis belle lurette.
Cet espace d’échange d’idées, d’opinion de tous bords, de discussions apaisées est encore une fois, à mon humble avis, un outil d’amélioration des connaissances, de partage de souvenirs communs, d’augmentation des capacités de discernement de la problématique de notre pays.
T. BARRY