Paul Moussa, vous et d’autres êtes en train de tromper davantage le CNRD pour lutter contre l’Ufdg et l’ANAD
Chez Évasion TV, selon des propos rapportés par visionguinee (*), vous pensez « qu’après le 5 septembre 2021, du point de vue politique, il faut dissoudre l’ensemble des communes urbaines et rurales sans retarder« , en soulignant que « ce n’est pas parce qu’on est contre les uns et les autres. C’est parce que nous sommes dans une transition qui a besoin de temps pour mettre en place les institutions de la République à travers des réformes, une nouvelle constitution« .
Pour vous, « il faut dissoudre tous les conseils communaux« . Et vous expliquez : « quand on dit coup d’Etat, ça veut dire qu’il y a interruption du processus politique, les institutions sont dissoutes (…). Les communes organisent ou participent à l’organisation des élections. Il est difficile, voire impossible, que vous participiez à l’organisation d’une élection, dont vous avez l’entièreté de l’organisation et que vous ne puissiez pas donner l’avantage au parti auquel vous appartenez’’.
J’aurai pu accepter votre opinion si vous aviez parlé de recomposition des conseils communaux et de districts, en se basant des résultats de élections de février 2018 pour les adapter à la réalité actuelle, avec la prise du pouvoir par le CNRD du Colonel Doumbouya. C’est-à-dire, une partie des cadres de la plus grande formation politique du pays, l’UFDG (je signale que j’ai été membre du Comité central -non élu- du RPG AEC, du fait de mon compagnonnage avec Alpha Condé des années 80 jusqu’à fin novembre 2012, quand il s’est engagé dans son ethnostratégie), ceux de l’ancienne mouvance présidentielle (RPG AEC, qui remorquait votre parti (MPD), ou encore de l’UFR ont rejoint les rangs du CNRD.
Rééquilibrer le CNT, les Conseils communaux et de districts
Pour une transition apaisée et des institutions de la Transition légitimes, il y a nécessité de recomposer le Conseil national de la transition, les Conseils communaux, de Districts et de quartiers. Disons qu’il est même indiqué de mettre en place un gouvernement d’union nationale vu le nouveau climat, avec la médiation de la CEDEAO (le CNRD ne la voulait pas et les forces vives la souhaitait) qui est en train de souffler sur le paysage sociopolitique guinéen.
Du fait que toutes les petites formations politiques, comme la vôtre, qui accompagnaient le régime déchu le 5 septembre 2021 sont maintenant du côté du CNRD et ses forces militaires et paramilitaires, le nouveau régime (de transition) ne devrait obtenir 15 pour cent des places dans ces différents conseils communaux, de districts et de quartiers. Le reste, tenir compte des résultats des élections communales de février 2018. Le CNRD n’a pas le droit de dissoudre les conseils élus sans raison et il devrait, en ces temps de médiation, convenir avec la classe politique réelle (UFDG/ANAD, FNDC-Politique, RPG AEC et alliés, CORED) des modalités de recomposition du CNT, des Conseils communaux, de districts et de quartiers, en attendant les prochaines élections.
Votre bataille contre l’UFDG et ses alliés n’est pas démocratique. N’oubliez pas que cette formation politique et ses alliés a gagné la dernière élection présidentielle, tenue le 18 octobre 2020. Les résultats controversés avaient été préparés par le MATD, remis à la CENI, validés par la Cour constitutionnelle et imposés par les forces militaires et paramilitaires, dont le Groupement des Forces spéciales du Colonel Mamadi Doumbouya.
Ibrahima Sory BALDÉ
(*) https://www.visionguinee.info/paul-moussa-diawara-a-la-junte-il-faut-dissoudre-tous-les-conseils-communaux/