Contre La sansure

« Personne ne sait où on va… Les leaders qui étaient présents dans la salle ne représentent pas 5% de l’électorat national. (A. Kourouma)

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C’est le constat d’Abdoulaye Kourouma président du Rassemblement pour la renaissance et le développement (RRD), invité de l’émission ‘Mirador’ de FIM FM. Pour lui, l’ouverture d’un cadre de concertation inclusif auquel ne prennent pas part les poids lourds de la classe politique ne sert à rien.

 

Il a fait comprendre que « la totalité des partis politiques présents, leur poids politique ne fait pas 5% de l’électorat. Ils ne font pas 5% de l’électorat de la Guinée (…). La transition se fait avec la crème de la classe politique. Les leaders qui étaient présents dans la salle ne représentent pas 5% de l’électorat national. Ceux qui ont les 30 à 40% de l’électorat n’ont pas pris part à la rencontre. Le monde extérieur observe« .

Cette opinion est celle partagée par de nombreux commentateurs. Un d’entre eux estime que « ceux qui étaient là-bas, c’est dans l’espoir d’avoir un retour d’ascenseur du CNRD. C’est comme ça qu’ils faisaient Alpha Condé. Et si des cadres du RPG n’avaient pas été emprisonnés, si les convocations d’autres cadres n’avaient pas été entamées, c’est certain qu’ils auraient été présents à ce cadre dit de concertation. Doumbouya et ses camarades ont eu l’occasion de constater qu’ils doivent dialoguer avec tout le monde, en commençant par Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré« .

Pour Abdoulaye Kourouma, « personne ne sait où on va. Il y a des sanctions qui sont en train de guetter le CNRD. Pour ne pas subir celles-ci, il (CNRD, ndlr) fait rassembler quelques individus qui vont figurer, même s’ils ne représentent rien politiquement… » mais souligne que « la porte pour entrer dans la transition est grandement ouverte, mais la sortie est très compliquée« , en rappelant que « Dadis avait fait une année à faire le même ping-pong avec la classe politique. Les militaires qui composent le CNRD sont des forces d’opérations. Mais la détermination du peuple est plus opérationnelle et efficace« , tout en les conseillant de ne pas se mettre à dos les partis les plus représentatifs de la classe politique du pays.

Siaka Barry, président du MPDG et de la coalition nationale pour la refondation politique (CONAREP), qui avait présenté sa démission de la 9 ème législature, mais que l’on dit être « un conseiller du CNRD, ceux que l’on appelle les mains noires« , va dans le même sens quand il dit au Premier ministre Mohamed Béavogui son inquiétude « en regardant le visage et la physionomie de cette salle. Aujourd’hui, il y a tout un pan de l’arène politique guinéenne qui se trouve absente de cette salle. Aujourd’hui, il y a plusieurs coalitions de partis politiques qui, pour des raisons ou pour d’autres ont décidé de boycotter les présentes concertations. Or, la loi fait obligation au gouvernement d’être facilitateur du dialogue inclusif national… »

 

Un CCI et non CCP

 

Poursuivant, il a demandé au PM Béavogui de se lever et prendre son « bâton de pèlerin, allez vers ces frères avec qui je ne suis pas d’accord avec les positions desquelles je suis souvent en divergence. Mais comme le disait Montesquieu, ‘’je ne suis d’accord avec ce qui vous dites, mais je me battrai pour que vous l’estimiez’’. Allez les trouvez, allez pour qu’ils estiment leur frustration, allez pour qu’ils vous regardent droit dans les yeux pour vous dire ce qu’ils ont sur le cœur. C’est à ce prix que nous pourront sauver ces concertations, c’est à ce prix que ces concertations que vous désignez par le sigle CCI (cadre de concertation inclusif) sera différent de ce j’appellerai CCP (cadre de concertation partielle)« .

C’est au plutôt au Colonel Doumbouya que Siaka Barry devrait donner les conseils qu’il a adressés au PM Béavogui

Siaka Barry a précisé que lors de l’ouverture du cadre de concertation « … nous avons un CCP (cadre de concertation partielle), nous n’avons pas un CCI. Voilà ce que j’ai voulu vous dire. Quelqu’un a dit que le drame de notre siècle, c’est que les êtres humains construisent beaucoup plus de mûrs entre eux que de ponts entre eux. Alors, construisons des ponts entre nous, essayons de cacher les mûrs d’incompréhension entre nous. Monsieur le Premier ministre, chers membres du gouvernement, je vous salue très sincèrement pour avoir pris l’initiative de faire un début de construction de ce pont entre nous, car l’exercice d’aujourd’hui s’inscrit dans la construction de ce pont. Mais nous constatons que certains refusent d’emprunter votre pont. Alors, prenez votre pirogue, et allez les chercher de l’autre côté de la rive… »

Pour un commentateur, « Siaka Barry sait à qui il faut le dire et qui va l’écouter. C’est au Colonel Mamadi Doumbouya. Lui et les autres partis ne doivent pas demander à Mohamed Béavogui de le faire. C’est à lui et aux autres conseillers de le faire comprendre au CNRD. C’est surtout à eux tous de comprendre que la réussite de la transition, c’est avec des élections démocratiques, libres, pacifiques, transparentes et inclusives« .

 

Mamadou Alpha BAH (Collaboration B. O. MAHMOUD)

 

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