Pr Sadio Barry recadre Pr Bano Barry : « Vous avez accompagné un 3ème mandant qui a conduit à une dictature »
Amadou Sadio Barry Philosophe- Chercheur en études des relations internationales au Canada a réagi à la récente sortie médiatique du Pr Bano Barry sur FIM FM, qui déclare faire l’objet des critiques de la part de la communauté peule.
« Je demande à tous ceux qui appartiennent à la communauté peule, d’arrêter de faire mon procès, tous les militants fieffés de l’opposition de ma communauté passent leur temps à s’attaquer à ma personne parce que j’ai servi dans le gouvernement d’Alpha Condé. Ils veulent que personne parmi les peuls ne deviennent responsables aussi longtemps que Elhadj Cellou ne devienne président, ce n’est pas possible. Qu’ils arrêtent de faire mon procès, nous en avons marre. Je le dis une dernière fois, je ne le supporte pas. Si quelqu’un s’attaque à moi, je l’attaquerais frontalement », a déclaré l’ancien ministre de l’Enseignement pré-universitaire sous l’ère Alpha Condé.
Invité dans l’émission ‘’MIRADOR’’ chez nos confrères de FIM FM, Amadou Sadio Barry, a tout d’abord, condamné fermement à ceux qui disent que Bano Barry ne doit pas être invité à parler sur la place publique. Le jeune philosophe juge cela inacceptable. « C’est un chercheur et ceux qui ont lu ses travaux sur les violences collectives savent qu’est ce que Bano Barry représente en termes d’analyse de violences en Guinée. Ce n’est pas parce qu’il a été ministre, il ne faut pas l’inviter.», a-t-il entamé.
Deuxième chose poursuit le jeune chercheur, « Lorsqu’on a occupé des fonctions comme celle de la sienne, on ne peut pas dire que personne ne peut nous demander des comptes lorsqu’on a soutenu un dictateur politique. Je dis ça aussi, c’est inacceptable. Pire, c’est lorsqu’on appelle à sa communauté. Bano est un sociologue, il sait bien que la communauté peule n’existe pas sur le plan sociologique. Il est très inquiétant aujourd’hui, des personnes comme Bano, des personnes comme Gaoual lorsqu’ils ne sont pas capables de se regarder dans le miroir, font toujours appelle à la communauté peule. Je pense que ça doit cesser. Laissons tranquille cette communauté peule, c’est un enjeu. C’est absolument ridicule de dire les peuls ne veulent pas qu’un peul gouverne avec d’autres tant que Cellou n’est pas au pouvoir. Qu’est ce qu’on est en train de dire là, lorsque Bano, un intellectuel vous dit ça, on reconduit le stéréotype sur les peuls, on reconduit les préjugés sur les peuls comme quoi, un peul n’aime pas partager, un peul n’attend que Cellou. Mais beaucoup d’entre nous ne connaissent même pas Celllou. Beaucoup d’universitaire peuls sont plus proches de Sidya ou de Gassama Diaby. Lorsque demain on critiquera Alpha Bacar Barry, ce n’est pas parce qu’il est peul, lorsqu’on critiquera Morissanda, ce n’est pas parce qu’il s’appelle Kouyaté, Non ! On va les demander des comptes sur la gestion du pays alors qu’ils ont appartenu à un gouvernement qui a réprimé la population. C’est de ça qu’on parle. Non, pas parce qu’on s’appelle Sidibé, Barry, Diallo ou Sylla. », tranche le jeune chercheur ».
Plus loin, M. Barry ajoute : « Les guinéens veulent aujourd’hui discuter sur les responsabilités de nos élites. Et c’est tout à fait normal que les chercheurs guinéens s’interrogent sur l’aveuglement du Pr Bano lorsqu’il était au pouvoir et son accompagnement à un 3ème mandant qui a conduit à une dictature. C’est de ça qu’on parle et non pas la communauté peule. Je termine Aboubacar en disant nous sommes dans une société où les affiliations communautaires sont très conflictuelles. Il faut arrêter à chaque fois qu’il y ait un problème de dire ah ça c’est des malinkés, ça c’est des peuls non ! Il faut situer les responsabilités, les examiner dans leur contexte et en appeler à la responsabilité. », a-t-il suggéré.
Et pour finir, le jeune chercheur lance un appel aux guinéens : « Moi je ne critique pas ceux qui sont au pouvoir, ceux qui, des amis même qui sont dans le FNDC, avec lesquels on critiquait Alpha Condé, qui sont aujourd’hui au CNT, ils ont fait leur choix. Et aujourd’hui, il y a deux guinéens. Il y a la Guinée de la refondation du CNRD, il y a la Guinée de la rupture. Il y a une jeunesse qui veut saluer un régime militaire, il y a une jeunesse qui en appelle à la rupture. Et le pire, c’est de dire que la Guinée nous unie seulement, non ! La Guinée nous unie, et elle nous divise, parce que nous avons une lecture différente, elle nous divise parce que nous avons une interprétation conflictuelle de l’évolution de notre pays. Mais justement, c’est parce que la Guinée nous divise, il faut savoir parler, il faut savoir disputer, il faut se réapproprier les vertus de la délibération afin de savoir qu’est ce qu’on peut faire comme collectivité. Ce n’est pas en appelant aux peuls, soit disant, comme Ousmane Gaoual l’a fait de manière ridicule, j’appelle les peuls. Mais c’est qui les peuls ? Qui parle au nom des peuls aujourd’hui ? », s’interroge Amadou Sadio Barry chez nos confrères de FIM FM.
Abdoul Wahab BARRY
(*) http://www.kababachir.com/un-jeune-intellectuel-recadre-pr-bano-barry-vous-avez-accompagne-un-3eme-mandant-qui-a-conduit-a-une-dictature/