Contre La sansure

Procès des massacres et viols du 28 septembre : François Fall révèle

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Le témoignage de l’ancien ministre des Affaires étrangères et éphémère premier ministre du Général Lansana Conté, qui a également dirigé la diplomatie guinéenne sous Alpha Condé, renversé le 5 septembre 2021 par le Colonel Doumbouya, a poursuivi son témoignage aujourd’hui, en faisant d’autres révélations importantes.

Il a notamment indiqué que Alpha Condé, il n’a « jamais senti une volonté politique de ce gouvernement, de la présidence de l’époque d’organiser le procès du 28 septembre. Je n’ai jamais senti cette volonté politique, à aucun moment (…) moi je n’ai pas varié d’un seul iota. Je l’ai toujours dit. J’ai publié un livre dans lequel j’ai parlé du 28 septembre quand j’étais ministre. J’ai engagé mon poste de ministre mais la responsabilité d’organiser ce procès revenait au président. C’est lui qui décide ».

Il a précisé qu’il était « opposé au président Alpha Condé, à propos de la justice. Si ça ne dépendait que de moi, dès qu’il a été président, on aurait jugé (…) J’ai dit aux gens de la CPI, à Mme Fatou Bensouda, à plusieurs fois que je n’ai pas l’impression que le gouvernement là ne va juger le procès du 28 septembre, reprenez ce dossier en main ».

Il a estimé que « le problème de la Guinée est le fait qu’on a pas eu le courage jusqu’aujourd’hui de revisiter l’histoire, surtout le manque de justice. Ce manque de justice fait que la réconciliation est plombée« .

Fatou Bensouda, ancienne procureur de la CPI a-t-elle fait traîner l’affaire du 28 septembre ?

De l’avis d’un analyste, « on ne sait pas pourquoi Alpha Condé ne voulait pas de ce procès avant son second mandat. Il a refusé de collaborer avec la CPI, aidé par le mari de la procureur, qui avait des intérêts en Guinée. En tout cas, il faut se rappeler qu’une fois, il avait tenu un discours dans ce sens. Il ne voulait pas s’aliéner l’électorat de la Forêt d’où son originaires les principaux bourreaux et violeurs du stade du du 28 septembre. ».

Cellou Dalein laissé pour mort

Me Salifou Béavogui à Louceny Fall : « au stade, vous avez dit que vous avez vu M. Cellou Dalein laissé pour mort. Vous confirmez ?« . Réponse : « c’est ce qu’il a lui-même dit. Moi, je l’ai vu quand on le frappait. Mais c’est lui-même qui a dit qu’il s’est fait passer pour mort qu’ils l’ont laissé. Je l’ai vu quand il était entre les mains des militaires. Je me suis dit qu’on était en train de l’étrangler. On le frappait« . Et Me Beavogui de relancer : « est-ce que vous ne pensez pas avoir trahi Cellou Dalein en le laissant au stade pour continuer avec Toumba ?« .

Réplique de l’ancien premier ministre Fall : « mon Dieu ! Comment pouvais-je le trahir alors que moi-même, j’étais dans les griffes des militaires ? Qu’est-ce que je pouvais faire les mains nues pour aller le sauver ? Comment pouvais-je le sauver au moment où je n’arrive pas à me sauver moi-même ? En aucun moment, l’idée de l’abandonner ne m’a effleuré. Pourquoi devais-je le trahir ? Nous étions dans les griffes des militaires qui nous battaient et nous menaçaient. Quelle force avions-nous pour aller à son secours ? »

Pour un des nombreux observateurs de ces crimes commis par le régime du capitaine Dadis Camara, « c’est du sort de son aide de camp Toumba Diakité qu’il faut se poser, pas celui des autres dont la culpabilité est établie. Ils ont adopté un plan pour empêcher les forces vives de tenir leur meeting et ça s’est mal déroulé. Eux seront punis… »

Mamadou Alpha BAH

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