Contre La sansure

Procès du 28 septembre : L’heure de la vérité a sonné pour Dadis et ses co-accusés

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Lancé le 28 septembre 2022 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, le procès sur le massacre du 28 septembre 2009 s’achemine vers la fin.

Après une année, sept mois et deux semaines, de débats, qui a connu la comparution des accusés, des victimes, des témoins et la confrontation, on aborde le dernier virage du procès avant le verdict final.

La phase de  réquisitoire et de plaidoirie a commencé cette semaine. Une étape importante pour la suite du procès.

Dans cette phase de plaidoirie, ce sont les avocats de la partie civile qui ont ouvert le bal.

Pour Me Alpha Amadou DS Bah, « Le président Dadis est le planificateur des massacres du 28 septembre. Tous ces éléments démontrent qu’il a commis des crimes contre l’humanité par la responsabilité de la chaîne de commandement », a martelé cet avocat de la partie civile. Ajoutant qu’il (ndlr Dadis) « avait tous les leviers du pouvoir, contrairement à ce qu’il nous a dit ici. Sa volonté de conserver le pouvoir est l’élément déclencheur de cette contestation du peuple de Guinée. », rappelle Me DS Bah.

Au nombre de 12 personnes, dont le Colonel Claude Pivi, qui a réussi à s’évader de la Maison centrale de Conakry, le 4 novembre 2023, suite à une opération commando menée par son fils, Verni Pivi, ces accusés seront bientôt situés sur leur sort.

Pour rappel, le 28 septembre 2009, une manifestation des opposants à la candidature du Capitaine Moussa Dadis Camara à la présidentielle, avait été violemment réprimée par les forces de défense et de sécurité, au stade de Conakry, faisant au moins 157 morts, 109 femmes violées et plus d’un millier de blessés, selon un bilan officiel de l’ONU.

Il a fallu treize ans après la tragédie, dont certains corps n’avaient pas été retrouvés, pour que le procès s’ouvre le 28 septembre 2022, alors que les familles des victimes attendent toujours que justice leur soit rendue.

Alors que le procès tire à sa fin,  le parquet, la partie civile et des ONG de défense des droits de l’homme, comme Human Rights Watch, réclament la requalification des faits en crime contre l’humanité. Mais la défense qui oppose un niet catégorique a saisi la Cour suprême qui a finalement rejeté la demande de requalification des faits.

En attendant la suite du procès, l’ex-Chef de la junte, Capitaine Moussa Dadis Camara et ses co-accusés, retiennent leur souffle.

Abdoul Wahab Barry

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