Qu’est-ce qui a motivé le coup d’Etat manqué en République démocratique du Congo?
Une tentative de renversement du gouvernement de la République démocratique du Congo au cours des derniers jours a fait monter la tension dans ce pays d’Afrique centrale.
Le général de brigade Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée de la République démocratique du Congo, a déclaré que le 19 mai, plusieurs hommes armés ont attaqué le bureau du président et qu’une deuxième attaque a eu lieu à proximité, au domicile de Vital Kamerhe, ancien chef d’état-major et proche allié de l’actuel chef de l’État.
À la suite de ces attaques, 50 personnes, dont trois citoyens américains, ont été arrêtées.
Beaucoup ont d’abord cru que la tentative de coup d’État était le fait d’un groupe de soldats congolais liés à la garde présidentielle.
Toutefois, il a été confirmé par la suite que cette initiative avait été prise par l’opposant Christian Malanga, critique de longue date du président Félix Tshisekedi. En 2012, il s’est exilé aux États-Unis et a acquis la nationalité américaine.
L’armée a confirmé que M. Malanga avait été abattu au palais présidentiel après avoir résisté à l’arrestation par les forces de sécurité.
Il a été vu vivant pour la dernière fois dimanche matin via un livestream sur la plateforme de médias sociaux Facebook, aux côtés de plusieurs personnes lourdement armées portant des uniformes militaires.
« Felix, tu es libre. Nous venons te chercher », a déclaré M. Malanga, confirmant son intention de renverser le régime du président Tshisekedi.
Debout à côté de son fils Marcel – qui a également été arrêté par les forces de sécurité – Malanga s’est adressé aux téléspectateurs en français, en anglais et en lingala, déclarant que les militaires étaient « fatigués » et « ne pouvaient pas marcher ensemble » avec Kamerhe et Tshisekedi.
Âgé de 41 ans, Christian Malanga était connu comme une voix politique dissidente issue de la diaspora congolaise.
Né à Kinshasa, la famille de Christian Malanga a quitté le pays lorsqu’il était enfant pour se réfugier au Swaziland, avant de s’installer à Salt Lake City, dans l’Utah, en 1998.
Après avoir terminé ses études secondaires aux États-Unis, il a créé plusieurs petites entreprises ainsi que l’organisation à but non lucratif Africa Helpline Society, qui soutient l’éducation des enfants sur le continent.
En 2006, il est retourné en République démocratique du Congo pour effectuer son service militaire. Plus tard, il a fondé une société appelée Malanga Congo, impliquée dans les travaux publics et les projets d’approvisionnement.
En 2011, il se lance dans la politique en se présentant comme candidat aux élections législatives, mais il est arrêté juste avant le scrutin et détenu pendant plusieurs semaines.
Après sa libération, Malanga aurait refusé la proposition du gouvernement de devenir président national de la jeunesse et a préféré suivre sa propre voie en créant son propre parti politique.
Malanga est retourné aux États-Unis l’année suivante et a fondé le Parti congolais unifié (UCP), un petit parti qui vise à relier la diaspora congolaise à travers le monde. Il a également été président du mouvement « Nouveau Zaïre », basé à Bruxelles en Belgique.
L’homme politique était également influent dans la sphère religieuse. En 2017, il a été fait chevalier Grand-Croix de l’ordre du Royaume de Saint Pierre et Paul au Vatican.
Il a réussi à se constituer une base politique importante dans la diaspora congolaise et était connu pour exprimer régulièrement ses critiques à l’égard du régime de Tshisekedi sur les médias sociaux.
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