Contre La sansure

Recrutements ethniques dans les forces armées guinéennes

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Alors que le pays a plus besoin d’agents pour l’Administration publique, d’enseignants et de soignants, le CNRD du Colonel Doumbouya, chef de l’État, comme tous ses autres prédécesseurs, décide de renforcer les effectifs de l’Armée. En procédant par des recrutements équitables par région, l’opération abouti à une ‘maninkanisation de l’armée’. Les organisations Haali Pular et autres vont-elles la dénoncer et exiger des changements ?

Il y a quelques semaines, le ministre de la Défense du gouvernement de transition, Aboubacar Sidiki Camara, un général à la retraite, avait publié une vidéo déformant l’histoire de la Guinée au profit de ce qu’il appelle le Manding et dont les populations seraient les autochtones. « Dans un pays normal, cet homme aurait été débarqué du gouvernement pour ses propos ethnocentristes, qui favorisent l’ostracisme à l’endroit des peuls, établis depuis des millénaires dans la région, mais que des gens comme ce dangereux membre du gouvernement de Colonel Doumbouya qualifient d’étrangers sur la terres de leurs ancêtres« , déplore un analyste.

La publication des résultats des concours d’admission a donné pour la région de Labé des résultats surprenant pour cette région quasi totalement habitée par les peulhs, qui constituent minimalement 40 pour cent de la population guinéenne. Les candidats admis d’origine mandingue (ethnie du Colonel Doumbouya, du ministre de la Défense et d’au moins 60 pour cent des cadres civils et militaires du pays) sont au nombre de 826, suivis de ceux de la Guinée-forestière (214), ensuite des peuls (127), les soussous (104) et, enfin, 9 pour diverses autres communautés.

 

Beaucoup de candidats recalés, majoritairement peuls, ont protesté à Labé.

 

Pour un commentateur, « ces recrutements ethniques dans les formes armées guinéennes, c’est malheureusement une tradition. Vous avez suivi ou vous suivez le procès du 28 septembre 2009 qui se tient actuellement. À peine installé au pouvoir, Dadis Camara est allé recruté dans sa région. Alpha Condé l’a lui aussi fait, en privilégiant les enfants des militants et responsables de son parti. C’est ce que Doumbouya fait alors qu’il n’est pas un élu et que sa mission c’est réaliser le chronogramme de 24 mois. Ce qu’il faudrait, c’est corriger cette situation pour que les communautés soient équitablement répartis dans les effectifs des forces militaires et paramilitaires« .

 

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