Contre La sansure

Refondation ou Confiscation : Le Masque du CNRD est Tombé

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Depuis le coup d’État du 5 septembre 2021, le CNRD n’a cessé de marteler un discours séduisant : bâtir une Guinée nouvelle, corriger les erreurs du passé et poser les bases d’un État moderne. Mais derrière ces belles paroles se cache une réalité bien différente : une volonté manifeste de confisquer le pouvoir sous le prétexte de réformes structurelles, masquant ainsi l’échec d’une véritable transition démocratique.

Une transition politique, surtout après un coup d’État, a un objectif clair : ramener rapidement le pays à l’ordre constitutionnel à travers des élections inclusives, transparentes et crédibles. Pourtant, le CNRD, usant d’une rhétorique populiste, affirme que la Guinée n’est plus en transition, mais en « refondation ». Cette déclaration, ambitieuse en apparence, révèle en réalité leur refus d’assumer leur responsabilité principale.

Le concept de refondation, bien qu’il semble noble, est ici utilisé comme un prétexte pour justifier une dérive autoritaire. Plutôt que de travailler à consolider une démocratie durable, le CNRD multiplie les excuses pour repousser les échéances électorales. Ces réformes annoncées sont-elles sincères, ou ne servent-elles qu’à maintenir le régime militaire en place ?

Les signes sont alarmants : l’absence de clarté sur les délais, des promesses vagues, et une répression croissante des voix dissidentes. Les manifestations sont interdites, les opposants séquestrés ou contraints à l’exil, les citoyens kidnappés, et les médias bâillonnés. Peut-on parler de refondation tout en étouffant la liberté d’expression ? De plus, le CNRD s’arroge un contrôle total sur les institutions sous prétexte de réformes, marginalisant les forces politiques et la société civile. Cette stratégie rappelle étrangement les régimes autoritaires que la Guinée a combattus dans le passé.

Le peuple n’a jamais demandé à être gouverné indéfiniment par une junte militaire. Ce qu’il réclame, c’est la liberté de choisir ses dirigeants, des institutions solides et des politiques inclusives. En s’accrochant au pouvoir, le CNRD trahit ces aspirations, perpétuant un climat d’instabilité politique.

La véritable refondation dont la Guinée a besoin ne peut venir d’un groupe militaire obsédé par le contrôle. Elle doit être le fruit d’un dialogue national inclusif, impliquant toutes les forces vives du pays : partis politiques, société civile et communautés. Refonder, c’est déléguer et bâtir ensemble. Mais le CNRD semble incapable, ou simplement réticent, à engager ce processus collectif.

Le peuple de Guinée ne doit pas rester passif face à cette mascarade. À partir du 1er janvier 2025, il sera dans son droit légitime de réclamer le départ de cette junte. Un pouvoir qui s’éternise sous des prétextes fallacieux n’est rien d’autre qu’une dictature déguisée.

L’histoire jugera le CNRD sur ses actes, et non sur ses promesses. Jusqu’ici, leur discours de refondation n’est qu’une illusion destinée à prolonger leur emprise sur le pouvoir. Il appartient aux Guinéens de refuser cette confiscation et d’exiger une véritable transition démocratique.

Par Abdoul Karim Diallo

« La vérité ne se réforme pas, elle se révèle.« 

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