Souleymane Souza Konaté : ‘’Les Guinéens sont arrêtés ou kidnappés à longueur de journée et emmenés à Kassa’’

Les réactions s’enchaînent en Guinée, après le kidnapping de deux acteurs majeurs de la société civile. Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah ont été enlevés le 9 juillet dernier à Commandayah. Jusque-là, leur lieu de détention reste un mystère.
Même le parquet général près la Cour d’appel de Conakry dit ne pas connaître où sont détenus ces activistes de la société civile guinéenne. Ce mercredi 18 juillet, le procureur général Fallou Doumbouya a prononcé le mot « enlèvement » et dit ouvertement que Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Billo Bah ne sont détenus dans aucune prison du pays.
Mieux, il a annoncé tardivement l’ouverture d’enquêtes judiciaires, alors que les Guinéens craignent désormais du sort réservé à ces deux activistes du front national pour la défense de la constitution. Surtout qu’ils ont en mémoire encore, le précédent fâcheux « Général Sadiba Koulibaly ».
Alors que le barreau de Guinée s’est mis en grève jusqu’à la fin du mois de juillet, pour protester contre la détention dans un lieu secret de Foniké Menguè et Billo Bah, les Forces vives de Guinée, qui rassemblent des partis politiques et la société civile, appellent à se mobiliser à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire. D’abord, pour exiger la libération des deux activistes du FNDC, mais surtout, pour le rétablissement des libertés fondamentales et de l’ordre constitutionnel à la fin de l’année 2024, comme le président Mamadi Doumbouya s’y était initialement engagé.
‘’Nous condamnons ces kidnappings qui sont des preuves irréfutables des dérives autoritaires du CNRD, mais surtout, de l’essoufflement du régime dirigé par le général Mamadi Doumbouya. Vous manifestez pour l’accès aux services sociaux de base, on vous tue. Les Guinéens sont arrêtés ou kidnappés à longueur de journée et emmenés à Kassa, qui est devenue une zone de déportation pour le CNRD. On suspecte le CNRD de torturer nos compatriotes. C’est pour cela que nous continuons de nous organiser, parce que nous ne savons pas qui est le prochain sur la liste’’, a condamné Souleymane Souza Konaté, président de la commission Communication de l’ANAD et Conseiller en communication du président Cellou Dalein Diallo chez nos confrères de Rfi.