Contre La sansure

Tiani tombe le masque et déclare la guerre au monde

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L’officier hurluberlu Aboudrahmane Tiani s’est mis à baragouiner devant les Nigériens et les projecteurs du monde, à la faveur d’un discours officiel prononcé au moment où une délégation de la CEDEAO se trouve dans ses murs, afin, d’obtenir de lui pour la énième fois, qu’il rende le pouvoir qu’il a usurpé.

Plutôt que de saisir la perche, sans doute la dernière, qui lui est tendue pour préserver sa vie et épargner à son pays un conflit armé, il a fait une déclaration de guerre aux Nigériens, à la CEDEAO et à la communauté internationale, en jetant à la face du monde son projet, longuement mûri, et prémédité, d’aliénation du peuple Nigérien et d’hypothèque de sa Démocratie.

« Causez, causez toujours » est la réponse de mépris réservée par le chef de la junte nigérienne aux initiatives de médiation dans la crise qu’il a provoquée, délibérément, dans son pays pour assouvir son ambition boulimique de pouvoir.

De toute évidence, le général Tiani qui souffle le chaud et le froid, car pas si serein qu’il parait, vient de franchir un pas supplémentaire dans sa politique de la sourde oreille, en annonçant une transition qui, n’irait pas « au-delà de 3 ans », alors  qu’il lui est exigé, sans conditions, de libérer le Président Mohamed Bazoum et sa famille qu’il retient toujours en otage. Il est pressé aussi de rétablir dans ses fonctions ce Président, démocratiquement élu.

Tout se passe comme si l’officier félon n’entend pas les appels qui lui sont lancés ou feint d’ignorer les menaces qui pointent à l’horizon. Lui-même a relaté, froidement, le calvaire des populations nigériennes à cause des effets des sanctions consécutives au coup d’Etat qu’il a perpétré. Au lieu de faire alors, son mea culpa et de se racheter de sa faute si grave, car lui seul est responsable des malheurs qui s’abattent sur son pays et son peuple, il cherche encore et désespérément, des bouc émissaires.

Plutôt que de prendre conscience des torts énormes qu’il cause à tous et d’en tirer toutes les conséquences à travers une reddition, il espère, cyniquement, en faire un avantage pour se maintenir, au pouvoir, ad vitam æternam. Il s’ingénie à berner son monde avec une fantomatique transition dont il est resté évasif sur la durée et la finalité qui ne laissent planer aucun doute sur son intention désormais claire et nette de spolier le Niger de sa Démocratie et de ses acquis. Il mime les professions de foi de ses prédécesseurs et illustres devanciers, soutiens aussi putschistes qui ,avant lui , ont aussi tenu des promesses mirobolantes, oubliées, l’une après l’autre.

Malheureusement pour lui, il a en face des populations plus averties, une communauté internationale plus exigeante. Le même scénario de promotion de la bonne gouvernance, de la refondation, de restauration de la démocratie bafouée et tutti quanti est invoqué pour motiver tous les coups d’Etat et ameuter les paisibles populations. Qu’à cela ne tienne ! Chacun sait maintenant et définitivement, ce que vaut la parole des putschistes , jamais respectueux de leurs engagements. Des soldats qui n’ont pas hésité à violer leur serment, ont attenté à la République, sabordent la Démocratie, ont-ils de la morale, le sens du devoir et de l’honneur pour qu’ils soient dignes de confiance ?

En se lamentant des sanctions qu’il a déclenchées contre le Niger à cause de son obstination à ignorer toutes les opportunités de s’en sortir à bon compte dans l’intérêt du Niger, le général Aboudrahmane Tiani accuse la CEDEAO d’avoir pris ses résolutions sans des consultations préalables et tous azimuts. Qui, lui, a-t-il consulté avant de poser son acte ignoble ? A-t-il requis l’avis de quelqu’un ou consulté le peuple nigérien pour perpétrer son coup d’Etat, de tous les dangers ? De qui se moque-t-il, à la fin ?

Enfin, il est très paradoxal qu’un homme qui a pris les armes pour renverser un régime régulièrement établi, qui continue de séquestrer l’élu du peuple, se dise partisan du dialogue et de la concertation. D’un côté, on se dit opposé à la guerre, de l’autre, on en réunit toutes les conditions optimales, en multipliant les actes de défiance et de provocation. Comble de l’irresponsabilité et du cynisme, on engage la vie de tous les nigériens à défendre une cause personnelle, perdue d’avance.

On s’illusionne aussi de croire qu’il est possible de gagner contre le monde entier en comptant sur des armées qui, chaque jour, montrent leurs limites, leur incapacité à vaincre des groupuscules de djihadistes plus faciles à combattre que des armées régulières, plus aguerries, mieux formées et équipées. Un baroud d’honneur de soudards qui, sentant la fin proche, tremblent de peur, osent croire jusqu’à la dernière minute que l’assaut annoncé contre eux est un bluff, une campagne d’intimidation.

L’heure de vérité a sonné, car il est clair, pour tout le monde que le général Aboudrahmane Tiani et sa bande ne sont pas de bonne foi et refusent de s’en aller dans la paix et à travers des négociations amicales et fraternelles.
La fin du sursis et du suspense !

Mohamed CAMARA
Paris

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