Transition : Diabaty Doré dénonce la ‘’complicité malveillante et maladroite’’ de la France
Alors que la junte militaire reste droit dans ses bottes et laisser planer le doute quant au glissement du calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel, les acteurs politiques tentent de remobiliser leurs troupes pour barrer la route au CNRD, dans sa démarche de confiscation du pouvoir.
Devant les membres du CNT, le Premier ministre a prévenu qu’il n’est pas possible d’organiser les élections avant la fin de l’année 2024, tel que défini dans l’accord dynamique conclu avec la CEDEAO :
« Nous avons rencontré des défis considérables, tant internes qu’externes, qui ont exigé de nous une adaptation et une résilience. Malgré ces obstacles, nous avons réussi à finaliser la mise en place des délégations spéciales à travers tout le pays, ce qui marque une étape cruciale dans notre processus de stabilisation et de préparation au retour à l’ordre constitutionnel », a annoncé Bah Oury, lundi, lors de la présentation de la politique générale de son gouvernement au CNT, qui fait office du Parlement de la transition.
Ajoutant que : « les retards et les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du chronogramme actuel de la transition, le gouvernement poursuit des discussions transparentes et inclusives avec tous les partenaires concernés ».
Bah Oury justifie cette décision en rappelant que : « L’objectif est de mettre à jour ce chronogramme de manière juste et équilibrée, en veillant à associer toutes les parties prenantes dans ce processus vital. Les ajustements nécessaires seront faits de manière à refléter les réalités actuelles et à répondre efficacement aux besoins de notre nation en transition. Aujourd’hui, alors que nous sommes à la croisée des chemins de notre histoire, le gouvernement est déterminé à façonner un avenir prometteur pour toutes les Guinéennes et tous les Guinéens », a déclaré le Chef du gouvernement guinéen.
En réaction à cette sortie du Premier ministre, les acteurs politiques se réorganisent pour défier la junte militaire, comme ça été le cas de la transition de 2009 avec le Capitaine Moussa Dadis Camara (actuellement sur le banc des accusés), qui avait conduit au massacre du stade 28 septembre.
S’exprimant au cours d’un point de presse, Diabaty Doré, Président du parti Rassemblement pour la République (RPR) dénonce « l’indifférence de la CEDEAO et la complicité malveillante et la maladroite’’ de la France.
Devant les journalistes, le jeune leader politique se demande pourquoi la France d’Emmanuel Macron soutient-elle l’ex-légionnaire français dans cette démarche de confiscation du pouvoir ?
« Combien de nos compatriotes croupissent aujourd’hui en prison en violation de leurs droits, combien de guinéens vivent de nos jours en exil, fuyant l’injustice et l’arbitraire érigés en mode gouvernance dans leur pays. Combien de guinéens ont été assassinés depuis le 5 septembre 2021 ?
Le mal et le comportement liberticide du CNRD et le pire reste le silence coupable de nos institutions continentales comme la CEDEAO, ce lion édenté. Et surtout, la complicité malveillante et maladroite de la France dont le soutien à la nouvelle dictature en Guinée ne fait l’ombre d’aucun doute.
A la démocratie, à ses rapports historiques avec le peuple de Guinée, à l’état de droit et aux droits humains. La France de M. Emmanuel Macron a préféré soutenir le despotisme du Général Mamadi Doumbouya ancien légionnaire français. », a dénoncé le Président RPR.
Aujourd’hui, regrette-t-il, on assiste à « une Société civile matraquée, des partis politiques menacés de dissolution, des activistes des droits de l’homme traqués sans arrêt, des médias bâillonnés, tel est l’image que renvoie de nos jours la transition guinéenne. Et la France de Macron s’offline à soutenir et accompagner peu importe le prix à payer en termes des droits humain. », regrette le jeune leader politique.
Et Diabaty Doré de prévenir qu’à date « Il n’est à prouver à personne que le retour à l’ordre constitutionnel n’est plus à l’ordre du jour. La bruité pour Mamadi Doumbouya et son Premier ministre et ses compagnons restent comment jouer le dilatoire pour ne pas voir le retour à l’ordre constitutionnel. »
Toutefois, poursuit l’homme politique, ‘’le peuple de Guinée a vite compris et reste dans ses gardes. Aucune confiscation du pouvoir ne saurait être tolérée désormais en Guinée. Seul le peul a et doit avoir le dernier mot’’
Et pour finir, le Président du parti Rassemblement pour la République (RPR), qui rappelle à l’opinion nationale et internationale, qu’il ne s’agit pas d’un ‘’combat de parti politique, mais un combat de survie, de la démocratie, de la liberté et de la justice, appelle ‘’la population, la diaspora et les Africains épris démocratie et les religieux d’agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard.’’