Contre La sansure

Un OUI plus protégé que le chef de la junte

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En Guinée, il y a désormais deux vérités indiscutables :
– Le OUI voyage avec plus de sécurité que le chef de la junte.
– Le NON est plus traqué que le chef de l’opposition.
Pour ce référendum, le CNRD a mobilisé 45 000 soldats, 1 000 engins, hélicoptères et embarcations rapides. Pas pour défendre le peuple, non. Pas pour protéger les frontières, encore moins. Mais pour escorter trois pauvres lettres : O-U-I. À ce rythme, le “OUI” devrait avoir droit à un cortège présidentiel, gyrophares allumés, motards ouvrant la voie et blindés fermant la marche.
Le OUI est devenu la vedette nationale : il circule en pick-up de police, dort dans les casernes, vole en hélico et se réveille sous garde armée. C’est le seul mot au monde qui a un service de protection rapprochée plus efficace que celui du chef de la transition.
Et que dire du NON ?
Ah, malheur à celui qui ose le prononcer ! Le NON est pire qu’une insulte, pire qu’une rébellion, pire même qu’un opposant politique. Un simple NON vous vaut arrestation immédiate, kidnapping discret ou musellement express. On vous colle une accusation sur mesure et hop, direction cellule.
Résumons :
– Le OUI est chouchouté comme un diamant d’État.
– Le NON est pourchassé comme un criminel.
Voilà la démocratie façon CNRD : un scrutin où les bulletins ont plus de droits que les citoyens.
Le peuple, lui, regarde ce cirque avec une ironie glaciale. Car chacun sait que le vrai OUI, le seul, celui qu’aucune armée ne peut confisquer, c’est OUI à la liberté, NON à la dictature des casernes.
Alpha Issagha Diallo
Militant, témoin du réel
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