Chassée à Bamako et Ouagadougou, Paris cherche à renforcer ses relations avec Conakry

Entre la France et la Guinée, l’heure est au renforcement de la coopération. La secrétaire d’État chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux séjournera à Conakry au cours des 48 prochaines heures.

Dans un communiqué publié par ses services, il est écrit : « Mme Chrysoula Zacharopoulou, Secrétaire d’État auprès de la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux, se rend en Guinée du 18 au 20 avril 2023.

Elle rencontrera les autorités de transition ainsi que des représentants des partis politiques et de la société civile afin d’évoquer le processus de transition actuellement en cours et qui doit permettre un retour à l’ordre démocratique et constitutionnel, conformément au cadre politique fixé en accord avec la CEDEAO.

Ce déplacement sera l’occasion de rappeler la disponibilité de la France à accompagner cette transition jusqu’à son terme, ainsi que le processus électoral, en coordination avec les autres partenaires internationaux de la Guinée, dont l’Union Européenne et l’Organisation Internationale de la Francophonie, que la Secrétaire d’État aura l’occasion de rencontrer.

La Secrétaire d’État réaffirmera la constance de l’engagement de la France aux côtés du peuple guinéen, dans les domaines des infrastructures (électricité, eau), de l’éducation, de la santé ou encore de la lutte contre le terrorisme. Elle se rendra à l’Institut Pasteur de Guinée, qui illustre l’ampleur de la coopération scientifique et sanitaire franco-guinéenne. Enfin, elle rencontrera la communauté française« .

Pour de nombreux observateurs, « contrairement aux juntes maliennes et burkinabè, celle du CNRD du Colonel Doumbouya renforce ses liens avec Paris et l’Union européenne. C’est une bonne chose pour le pays si, et seulement si la France veille à soutenir la transition pour que celle-ci permette des élections libres, transparentes et inclusives. Ici en Guinée, même si plus de la moitié des guinéens n’ont pas connu la coopération de l’URSS et de son bloc sociopolitique, on sait qu’il est plus bénéfique de continuer avec la France et ses alliés occidentaux que choisir la Russie et ses mercenaires« .

Du côté des Forces vives de Guinée, un cadre de l’ANAD estime qu’ils chercheront « à mettre cette occasion en valeur pour dire ce qu’il faut pour que la crise guinéenne se résolve pacifiquement. Et faire comprendre aux français qu’ils ont fait échouer la transition de 2010 ; qu’ils devraient donc ne pas prendre pour un camp contre les autres. En 2010, ils ont choisi Alpha Condé. Il ne faudrait pas que cette fois-ci ils soutiennent le CNRD, dans sa volonté de contrôler l’agenda politique…« .

Brehim Ould MAHMOUD

Photo de la UNE : Chrysoula Zacharopoulou, alors euro députée