Contre La sansure

« L’ANAD et le RPG AEC qui soutiennent qu’il n’y aura pas de glissement de cette transition doivent faire des propositions concrètes pour la mise en place d’un chronogramme réaliste. »

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C’est devenu une évidence que le calendrier de la transition guinéenne va connaître un glissement si on s’en tient à l’exécution du chronogramme conjoint entre le gouvernement et la CEDEAO. Et les acteurs sociopolitiques membres du cadre de dialogue et les forces vives regroupant l’ANAD, le FNDC politique, les FFSG, le FNDC et le RPG arc-en-ciel et ses alliés, sont conscients de cette réalité. Et ce, même s’il existe une divergence de vue sur la conduite à tenir.

Selon l’accord conjoint entre la Guinée et la Cedeao, l’exécution des 10 étapes du chronogramme est prévue comme suit : le recensement général de la population, le recensement d’état-civil, l’établissement du fichier électoral, l’élaboration d’une nouvelle constitution et l’organisation d’un référendum sur la nouvelle constitution. Tandis que les cinq dernières étapes consisteront à l’élaboration des textes des lois organiques, l’organisation des élections locales, l’organisation des élections législatives, la mise en place des nouvelles institutions issues de la nouvelle Constitution et l’organisation de l’élection présidentielle.

Des acteurs favorables à un glissement

Un éventuel glissement du chronogramme ne constitue pas un véritable problème aux yeux des acteurs politiques membres du cadre de dialogue. Le leader du Bloc Libéral en premier. «Si on se rend compte qu’on ne peut pas organiser en 2 ans de bonnes élections locales, mais il y aura une rallonge et ça ne nous causera aucun problème dans la mesure où ça restera dans les 3 ans qu’on avait adoptés», considère Faya Millimono.

Bogola Haba

Abordant dans le même sens, le coordonnateur du Front national pour la défense de la transition (FNDT) soutient qu’au regard des réformes engagées par les militaires au pouvoir depuis deux ans, « le chronogramme issu de l’accord dynamique entre la Guinée et la CEDEAO n’est plus tenable».

Par conséquent, Bogola Haba encourage les différentes parties prenantes à « s’entendre sur un contenu non partisan de la Transition et à définir un nouveau chronogramme qui tient compte des causes profondes ayant conduit au coup d’Etat civile de 2020 et celui militaire du 5 septembre 2021.»

Les mises en gardes des forces vives

A 13 mois de la fin de la transition conformément au calendrier initial, des voix commencent déjà à se lever pour dénoncer la lenteur, mais aussi le manque de visibilité dans la conduite de celle-ci.

Certains acteurs, non des moindres, soupçonnent la junte dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya de n’avoir pas la volonté d’organiser le retour à l’ordre constitutionnel. Parmi eux, le président du parti MoDel qui, en juillet 2023, avait émis des craintes par rapport à un éventuel glissement. Aliou Bah avait expliqué qu’il y a dans le chronogramme des opérations « incompressibles » par rapport au processus électoral. « Alors, si on met de côté toutes ces opérations qu’on ne peut pas compresser, on aura un retard », avait alerté l’acteur politique avant de prévenir qu’ « un glissement ne sera pas sans conséquences ».

« A l’absence d’un chronogramme crédible et d’un budget réaliste des élections, d’un Organe de gestion des élections, d’un Code électoral, d’un opérateur technique, d’un fichier électoral », l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) est convaincue que « la volonté politique de diligenter le retour à l’ordre constitutionnel dans le respect des règles et des principes de la démocratie et de l’Etat de droit n’existe plus au niveau de la junte guinéenne », a-t-elle dénoncé tout en indiquant qu’« aucun glissement de calendrier ne sera accepté ».

L’ANAD invite le CNRD à dialoguer

Tout en soulignant, lors de sa conférence de presse du 29 novembre dernier qu’aujourd’hui,  « affronter le CNRD est la seule option qui reste à la classe politique soucieuse du bien-être de la population. Lorsque l’imposture est une règle d’or dans une gouvernance, vous qui vous battez pour la démocratie, la liberté et les droits humains vous n’avez pas d’autres alternatives que d’affronter les gangsters.

Les manifestations c’est l’arme qui nous reste. Il ne faut pas avoir peur, la manifestation est un droit consacré par tous les textes non seulement au niveau national et aussi les textes supranationaux que la Guinée a ratifiés à travers les institutions internationales. Les mots d’ordre de manifestations vont être donnés jusqu’à ce que le CNRD revienne à de meilleurs sentiments. Nous sommes en train de travailler sur le terrain, nous sommes en train de mobiliser nos militants et sympathisants», Souleymane Souza Konaté, Président de la commission Communication de l’ANAD et Conseiller communication de Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG, a indiqué qu’il n’est pas tard pour le CNRD d’ouvrir un cadre de dialogue “franc et inclusif” avec l’ensemble des acteurs politiques afin de pallier la crise politique actuelle.

Pour un analyste politique, « les forces vives, particulièrement l »ANAD et le RPG AEC qui soutiennent qu’il n’y aura pas de glissement de cette transition doivent faire des propositions concrètes pour la mise en place d’un chronogramme réaliste. Ce mémorandum à adresser au Colonel Doumbouya et au CNRD ne suffit pas. Il faudrait plutôt un mémorandum adressé au G5 Guinée, également à l’Allemagne, au Japon, qui le sont par le biais de l’Union européenne ou des Nations-Unies. Il faut qu’on leur dise ce qu’il faut pour remplacer le CNRD et le CNT si le élections inclusives et démocratiques ne sont pas organisées... »

Brehim Ould MAHMOUD

source : guinee360.com (https://www.guinee360.com/30/11/2023/souleymane-souza-konate-affronter-le-cnrd-est-la-seule-option-qui-reste-a-la-classe-politique/ et https://www.guinee360.com/04/12/2023/guinee-risque-dinstabilite-politique/)

 

 

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