Contre La sansure

Cop 28 Dubaï : Fonds de compensation des dommages climatiques et transition hors des énergies fossiles au titre des résultats

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Les rideaux sont tombés sur la 28ème édition de la Conférence des parties (Cop 28) sur les changements climatiques, du 30 novembre 2023 au 12 décembre 2023 à Dubaï (Emirats Arabes Unis).

Un compromis historique vient d’être trouvé au petit matin du 13 décembre 2023 avec l’adoption par consensus de la « transition » vers l’abandon des énergies fossiles. Instance suprême de négociations internationales sur les changements climatiques de l’Accord de Paris sur le climat de 2015, la Cop 28 a fait l’objet d’âpres négociations entre les Etats parties.

Si plusieurs résultats ont été atteints et que d’autres aspects restent en suspens, nous allons nous appesantir sur deux éléments essentiels de cette conférence mondiale sur le climat : l’adoption du Fonds de compensation des pertes et dommages climatiques en faveur des pays vulnérables et la mention dans le rapport final de la transition des énergies fossiles vers les énergies plus propres et propices à la protection de l’environnement.

La création du Fonds de compensation des pertes et dommages climatiques en faveur des pays vulnérables

La question de la mise en place du Fonds de compensation des pertes et dommages climatiques en faveur des pays vulnérables est une revendication récurrente lors des différentes rencontres précédentes sans progrès notables en dehors des promesses.

La Cop 26 à Glasgow avait regretté dans son rapport final la promesse non tenue des pays développés d’apporter des financements aux pays en développement pour atténuer leurs empreintes climatiques et pour assurer leur adaptation aux effets des changements climatiques.

Lors de la Cop 27, il en a également été question. Souvent restées lettres mortes, ces promesses se sont matérialisées dès l’ouverture de la Cop 28 par la signature de l’accord portant sur ce fonds qui sera domicilié à la Banque Mondiale est destiné à l’assistance aux pays vulnérables aux changements climatiques notamment ceux en développement.

 Le ministre de l’Industrie et des Technologies avancées des Émirats arabes unis et président de la COP28, Sultan Ahmed Al Jaber, assiste à la séance plénière, après la publication d’un projet d’accord de négociation, lors de la COP28 de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Dubaï, aux Émirats arabes unis, le 13 décembre 2023. REUTERS/Amr Alfiky

 

Cependant, l’opérationnalisation du Fonds en termes d’apports de financement de la part des pays développés a encore du chemin à faire ; sa mise en place demeure, toutefois, un grand acquis, en termes de justice climatique.

La mention de la transition hors des énergies fossiles et vers les énergies propres pour le climat

La science du climat impute un rôle majeur aux énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole) dans le réchauffement climatique et de ses effets sur la planète. La question portant sur ces énergies a toujours constitué un point d’achoppement entre pays producteurs de pétrole et les partisans de la protection de l’environnement. On se souvient que, toujours lors de la Cop 26 à Glasgow, une timide mention a été fait concernant les énergies fossiles.

Ce compromis âprement négocié vise à un abandon progressif des combustibles fossiles néfastes à l’environnement pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Bien évidemment, mention de la transition ne signifie pas retrait total des énergies fossiles mais c’est déjà un pas dans la bonne direction.

En somme, il est loisible dire qu’avec la création du fonds de compensation et cet accord historique sur les énergies fossiles, les fruits ont tenus plus que la promesse des fleurs tant l’échec des négociations était palpable tout au long de la conférence, les thèses en présence étant diamétralement opposés. Il reste à espérer que la prochaine Cop 29 apportera des résultats encore plus prometteurs dans la protection de l’environnement de notre planète.

Conakry, le 13 décembre 2023

Juris Guineensis No 57

Me Thierno Souleymane BARRY, Ph.D
Docteur en droit, Université de Sherbrooke/Université Laval (Canada)
Professeur de droit, Consultant et Avocat à la Cour

 

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