3 eme anniversaire du CNT: « Pendant que le peuple souffre, eux se remplissent les poches. »

Dès sa création, l’Alliance Nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD) et les Forces Vives de Guinée avaient dénoncé une institution inféodée au Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD). Les faits leur ont donné raison.
Sur les quatre représentants devant revenir à l’ANAD, trois ont été injustement écartés sans aucune notification administrative. La plupart des conseillers ont été désignés sur la base du copinage, de leur proximité avec le CNRD et de leur disposition à jouer un rôle de figuration. À sa tête, une personnalité controversée dont les prises de position ont toujours été du mauvais côté de l’histoire. Dès le départ, le CNT n’avait qu’un seul objectif : servir les intérêts de la junte.
Trois ans plus tard, la Guinée n’a ni nouvelle Constitution ni réforme électorale. Pourtant, c’était sa mission première : rédiger un texte fondamental et adapter les lois pour permettre le retour à l’ordre constitutionnel de façon paisible. Au lieu de cela, le pays se retrouve avec un simple avant-projet de Constitution dont même le chef de la junte semble douter. Le Général Mamadi Doumbouya a annoncé la mise en place d’un collège d’experts constitutionnalistes pour donner leur avis sur un texte que le CNT prétendait pourtant finalisé. Autrement dit, après trois ans, rien n’est fait. Trois ans d’attente, de crise et d’enfumage.

Pendant ce temps, la situation socio-économique du pays se détériore. Chômage, précarité, injustice, explosion du coût de la vie, effondrement du pouvoir d’achat… L’incapacité du CNRD à gouverner a plongé la Guinée dans le chaos. Conséquence directe : l’exode massif des Guinéens. En deux ans, 32 000 compatriotes ont fui vers l’Europe et les États-Unis. Aujourd’hui, 1 857 sont menacés d’expulsion aux USA. La Guinée est même devenue le premier pays africain en nombre de demandeurs d’asile en France. Une humiliation pour une nation riche en ressources, mais ruinée par la médiocrité de ses dirigeants.
Et pourtant, que fait le CNT ? Missions inutiles financées par l’argent du contribuable, voyages tout frais payés, primes et émoluments mirobolants. Pendant que le peuple souffre, eux se remplissent les poches. Dansa Kourouma se vantait d’avoir aidé le Gabon dans la rédaction de sa Constitution. Résultat : le Gabon a déjà adopté son texte et connaît même la date de sa prochaine élection présidentielle. En Guinée, on tourne en rond.
Jusqu’à quand allons-nous accepter cette comédie ? Il appartient aux Guinéens de prendre leurs responsabilités. Trop, c’est trop.
Souleymane Souza KONATÉ,
Président de la Commission Communication de l’ANAD et Conseiller Chargé de Communication de Cellou Dalein Diallo.