Contre La sansure

Ces10 spécialités culinaires incontournables d’Afrique de l’ouest

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Par Ousmane Badiane

Digital Journalist BBC Afrique

Une cuisine qui met l’eau à la bouche et qui rassasie. C’est ainsi que l’on peut résumer la cuisine ouest africaine une fois que l’on y a goûté.

La cuisine d’Afrique de l’Ouest est un mélange de saveurs riches et épicées, centrée sur des ingrédients locaux comme les tubercules, le mil, le fonio, le riz, le maïs, les haricots, les légumes-feuilles, mais aussi le poisson et les viandes.

Chaque pays a sa spécialité, sa particularité culinaire.

Ainsi nous avons par exemple au Sénégal le célèbre « Tiebou dieune », le très réputé Attiéké en Côte-d’Ivoire, ou encore le très populaire « Foufou » du Nigéria et le Gari, spécialité du Bénin.

Les recettes traditionnelles sont souvent élaborées à partir de produits locaux et d’épices typiques du terroir.

Dans cet article, nous vous invitons à découvrir une sélection de 10 spécialités culinaires très populaires que vous pourrez déguster lors de vos futures escapades touristiques dans la région.

L’attiéké

L'attiéké est un mets traditionnel obtenu par la cuisson à la vapeur de semoule de pulpe de manioc fermentée.
Crédit photo,Getty Images. Surnommé « couscous ivoirien », l’attiéké est un mets traditionnel ivoirien fait à base de semoule de manioc fermentée, granulée et cuite à la vapeur.

 

Originaire de la Côte d’Ivoire, l’attiéké est une semoule de manioc fermentée, cuite à la vapeur et dont la consommation et la réputation dépassent les frontières ivoiriennes.

Cette spécialité culinaire de certains peuples lagunaires du Sud de la Côte d’Ivoire, se consomme aussi bien lors de fêtes que dans la vie quotidienne.

L’attiéké se déguste avec du poisson frit, braisé, ou du poulet grillé, accompagné d’une sauce bien assaisonnée à base d’oignons et de tomates.

Un des plats incontournables de la Côte d’Ivoire, sa renommée est allée au-delà des frontières ivoiriennes, voyageant de l’Afrique vers l’Europe et jusqu’en Asie.

L’attiéké a été officiellement ajouté à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco en 2024. Symbole d’unité et de partage , l’attiéké est désormais reconnu comme un trésor culturel mondial.

Le Ceebu Jën ou « thiebou dieune » (riz au poisson)

Un plat de Ceebu Jën
Crédit photo, SEYLLOU/AFP via Getty Images. Le Ceebu Jën est le plat national sénégalais, originaire des communautés de pêcheurs de l’île de Saint-Louis.

 

Originaire de la ville de Saint-Louis , le Ceebu Jën ou « thiebou dieune » est le plat national du Sénégal. C’est un plat composé de riz avec du poisson, accompagné de légumes frais comme le manioc, les carottes, l’aubergine et le chou, de poissons séchés et de fruits de mer.

Le Ceebu Jën est inscrit sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis le 15 décembre 2021. Ce plat incarne l’identité culinaire sénégalaise et occupe une place centrale dans les habitudes alimentaires du pays.

Il est même considéré comme le plat par excellence de l’hospitalité légendaire du Sénégal, plus connue sous le vocable « Teranga ».

On retrouve aussi le « thiebou dieune » dans les pays voisins du Sénégal comme la Mauritanie, la Gambie, voire même dans le reste de l’Afrique de l’Ouest (Nigéria, Ghana) sous les appellations de « riz gras » ou « Joloff rice », une déclinaison plus grasse du riz au poisson sénégalais.

Le Tô

Le Tô est un plat à base de mil ou de maïs servi dans une sauce, le plus souvent au Gombo.
Crédit photo, AFRIQUE CUISINE. Au Burkina Faso, le mil est la base de la gastronomie et s’invite à tous les repas.

 

Recette incontournable dans de nombreux pays d’Afrique de l’ouest, le Tô est le plat national au Burkina Faso.

Fait à base de farine de mil, de maïs ou de sorgho, il accompagne les rassemblements familiaux, les cérémonies et les festivités religieuses ou coutumières.

La sauce est composée d’ingrédients locaux et de légumes comme le gombo, la tomate, la carotte, le piment, les feuilles de chou, d’oseille ou de baobab. Elle est souvent servie avec du poisson, de la viande ou du poulet.

Le tô reflète l’histoire, les traditions, les modes de vie et la culture des Burkinabés. Il symbolise le vivre ensemble et les valeurs locales.

La soupe Egusi

Image de divers mets populaires en Afrique de l'Ouest dont l'amala, l'egusi, l'ewedu et la soupe de légumes.
Crédit photo, Getty Images. Divers mets populaires de la région, dont l’amala, l’egusi, l’ewedu et la soupe de légumes.

 

La soupe Egusi est sans doute la soupe la plus populaire du Nigeria, préparée et appréciée par la plupart des tribus du Nigeria et d’ailleurs.

La soupe tire son nom de l’egusi, ou agushi, les graines qui l’épaississent et la parfument. La soupe egusi contient généralement de la viande (comme du bœuf, de la volaille fumée, de la chèvre, de la peau de vache ou des abats) et des fruits de mer (poisson séché fumé ou stockfish), ainsi que de l’awara (tofu nigérian), des champignons et des légumes verts.

Elle est généralement accompagnée de pâtes cuites à base de tubercules, de légumes, de farines, etc, comme l’eba , le fufu, le lafun et l’igname pilée.

Le Fufu ou  » foufou »

Le fufu est fabriqué à partir de manioc, de maïs, de banane plantain ou d'igname, et se mange avec une sauce en accompagnement.
Crédit photo, Getty Images. Plat de fufu servi avec de la sauce claire et de la viande

 

Le fufu ressemble à une grosse boulette à base de manioc, d’ignames ou de plantain. C’est un aliment de base dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, où il est traditionnellement servi avec une sauce.

Le nom « fufu » ou « foufou », vient de la langue twi, qui est parlée par les peuples Akan du centre et du sud du Ghana et du sud-est de la Côte d’Ivoire avant de s’étendre à de nombreux autres pays d’Afrique de l’Ouest.

Le mot signifie écraser ou mélanger, une référence à la façon dont le fufu est fabriqué.

Pour le préparer, on commence par éplucher et faire bouillir les ignames, avant de les piler dans un mortier à l’aide d’un pilon. Une fois le fufu bien lisse et élastique, il est mis en boule puis servi avec une sauce, soit crème, soit claire, souvent accompagnée de noix de palme.

Ce plat se déguste traditionnellement avec du poisson, de la viande de bœuf ou du poulet. Ce n’est pas un plat rapide à préparer, mais la patience vaut le coup pour savourer sa texture dense et son goût délicieux.

Le Kedjenou

Kedjenou, une soupe au poulet originaire de Côte d’Ivoire
Crédit photo,Getty Images. La Soupe de poulet communément appelée Kedjenou est très populaire en Cote d’Ivoire.

 

Le kedjenou de poulet est un ragoût de poulet très populaire en Côte d’Ivoire. Le poulet est cuit dans son jus avec des légumes et des aromates dans une marmite en terre cuite appelée canari.

Ce ragoût de poulet ivoirien est très nourrissant et facile à préparer (il suffit de jeter tous les ingrédients dans la marmite). Il est généralement servi avec de l’attieke (manioc râpé fermenté) mais peut également être consommé avec du riz.

Légumes : Le kedjenou est composé de légumes et de viandes hachés. Outre les poivrons, les tomates et les aubergines, d’autres légumes peuvent être ajoutés au kedjenou, comme le gombo, les pommes de terre, les carottes, etc.

Viande/poisson : Outre le poulet, vous pouvez cuisiner du poisson et d’autres viandes avec cette méthode traditionnelle. Le kedjenou de pintade et de poisson est assez courant. Il existe également des recettes de kedjenou d’agneau, d’escargot et de lapin. Vous pouvez donc remplacer le poulet par d’autres viandes dans cette recette.

L’Ayimolou

Ayimolou, le plat togolais le plus populaire chez les jeunes
Légende image, Ayimolou, le plat togolais le plus populaire chez les jeunes

 

Spécialité culinaire incontournable au Togo, l’«Ayimolou » est un mélange simple de riz et de haricots accompagné de sauce souvent épicée.

Dans tous les cas, les ingrédients avec lesquels on prépare ce plat, ajoutés aux épices, lui donnent une saveur typique des délices de l’Afrique de l’Ouest.

C’est un plat, source de convivialité, qui rassemble des amis, des proches et toute la famille, ce qui montre l’esprit de partage et de solidarité dans la culture africaine, surtout des pays où on le trouve.

Il est consommé à toute heure de la journée, du petit-déjeuner au dîner. Sa popularité est telle que des femmes vendent souvent ce plat en bordure de route.

Ce mets attire une foule d’amateurs impatients. La simplicité de sa recette et sa polyvalence en font un plat accessible à tous, quel que soit le budget.

Ayimolou fait partie de la tradition culinaire africaine. Certaines ethnies comme les « péda » au Sud du Togo le préparent uniquement lors de la cérémonie de sortie d’un nouveau-né.

Le Mafé ou sauce arachide

Plat de mafé à la viande de boeuf accompagné de riz blanc
Crédit photo,africa-cuisine. Le Mafé est une recette incontournable de la gastronomie ouest africaine.

 

Le Mafé est un plat très consommé en Afrique de l’Ouest, notamment au Sénégal, au Mali et en Guinée. Il est souvent présenté comme un exemple de la cuisine ouest-africaine dans les restaurants africains à travers le monde.

C’est une sorte de ragoût à base de pâte d’arachide et de tomates.

Il est traditionnellement préparé avec de la viande et peut être servi avec du riz ou des légumes, mais aussi de la pâte à base de tubercules (fufu) ou de céréales (tô, fonio).

Le Mafé est non seulement délicieux, mais il est également très nourrissant car riche en protéines, en fibres et en vitamines.

La pâte d’arachide est une excellente source de protéines végétales, qui sont essentielles pour maintenir la santé musculaire. Les légumes ajoutent des fibres et des vitamines, ce qui contribue à maintenir un système immunitaire sain et un bon fonctionnement digestif.

Le gari

Gari et igname pilée servis avec de la soupe Egusi
Crédit photo, Getty Images. Le gari est une semoule aux grains fins, obtenue à partir de la pulpe de manioc fermentée, écrasée, tamisée puis séchée au feu.

 

Le gari est une semoule aux grains fins, obtenue à partir de la pulpe de manioc fermentée, écrasée, tamisée puis séchée au feu.

C’est un aliment de base dans de nombreux pays de la région, principalement au Bénin, au Togo et au Nigéria.

Issu de la transformation du manioc en farine, il entre dans la composition de plusieurs plats, d’où sa consommation sous de multiples formes.

Il existe le gari de couleur blanc crème et jaune. Le gari jaune s’obtient lorsqu’on utilise des racines de manioc à pulpe jaune ou de l’huile de palme lors de la torréfaction. Certains consommateurs préfèrent le jaune car ce gari est enrichi vitamines A donc plus nourrissant.

Les recettes à base de gari sont nombreuses et variées.

Le poulet yassa

Poulet Yassa dans une sauce aigre aux oignons caramélisés chez Dior, un restaurant sengalais photographié à Hyattsville, dans le Maryland. (Photo de Deb Lindsey pour le Washington Post via Getty Images).
Crédit photo, Getty Images. Poulet yassa dans une sauce aigre aux oignons caramélisés

 

Le Poulet Yassa est une recette typique de la cuisine sénégalaise à base de poulet mariné dans du jus de citron, de l’oignon, des épices et des herbes, puis grillé ou cuit au four. Il est souvent servi avec du riz.

Elle est originaire de la région naturelle de Casamance, au sud du Sénégal.

Il s’agit d’un délicat mariage de l’oignon et du citron qui assaisonnent la savoureuse chair du poulet.

Le yassa peut se consommer avec différents accompagnements : du riz jaune au curry ou rouge à la tomate, avec de l’aloco (des bananes plantains frites), de la semoule ou du tubercule de manioc et même de la salade de légumes.

Des variantes du yassa poulet existent avec le poisson ou encore la viande de mouton ou de boeuf.

Une cuisine traditionnelle et familiale

Une femme sert du Ceebu Jën (« riz au poisson » en wolof) près du marché de Kermel à Dakar.
Crédit photo, Getty Images. Une femme sert du « Ceebu Jën » (riz au poisson en wolof) près du marché de Kermel à Dakar.

 

La cuisine ouest africaine utilise souvent des ingrédients locaux tels que le manioc, l’igname, le maïs, l’arachide, le mil, le riz, le niébé (haricot) les légumes, la pâte d’arachide, l’huile de palme, les feuilles, les épices et les herbes fraîches, qui sont transformés en plats savoureux et nutritifs.

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