Ceux qui ont fait le coup du 5 septembre ont été écartés
Invité de l’émission Mirador de FIM FM, Oumar Sylla, alias Foniké Manguè, Coordinateur du FNDC, a estimé que ceux qui ont fait le coup du 5 septembre ont été écartés. Il n’a pas cité le nom du commandant Aly Camara, numéro deux des Forces spéciales, mais bien des commentateurs prennent ce cas pour exemple.
Lors de cette émission, Foniké Manguè a expliqué qu’aujourd’hui, « notre transition est malade. Cette maladie s’explique par un certain nombre de choses. Le manque de ce cadre de dialogue est un sérieux problème d’ailleurs. Sans ce cadre de dialogue, cette transition ne peut pas réussir. Le CNRD ne peut pas avoir cette prétention de conduire la transition à lui seul. Il y a des acteurs majeurs, incontournables ; s’ils ne sont pas associés, cette transition ne va pas réussir. Aujourd’hui, les membres du CNRD peuvent dire qu’ils sont allés à la mort mais ils ont trouvé le FNDC à la morgue… »
Indiquant que « quand vous regardez un peu la façon dont les choses sont en train de se dérouler, ça montre à suffisance que ceux qui ont même fait le coup d’État, c’est pas les gens là qui gèrent le pays« , le Coordinateur du FNDC estime que sur la base des « images que moi j’ai vues« , ceux qui gèrent le pays aujourd’hui ne sont pas ceux qui ont fait le coup d’État salvateur du 5 septembre opéré par les forces spéciales du Colonel Doumbouya.
Il faut sauver le Colonel (Mamadi Doumbouya)
Poursuivant, il a estimé que cette situation « montre que la transition a été biaisée à partir du moment où ceux qui ont fait le coup d’État ont été mis à l’écart. Il faut sauver le Colonel (Mamadi Doumbouya, ndlr) et la seule chose qui peut le sauver aujourd’hui, c’est ce cadre de dialogue (…) nous comprenons un peu, mais ce n’est pas bon pour le Colonel. Il ne faut pas qu’il tombe dans la politique politicienne, il n’est pas un politicien, c’est un militaire. Je veux qu’il s’éloigne de ça. Je souhaite qu’il s’éloigne de ça et de faire en sorte que ce cadre de dialogue soit mis en place pour qu’on discute de la conduite de la transition puisqu’encore une fois, je vais le dire ici, il ne fera pas les 36 mois. Nous sommes catégoriques qu’il ne fera pas les 36 mois« .
Pour Foniké Mangué, la tournée gouvernementale à l’intérieur du pays est « un populisme accompagné d’un gaspillage d’argent sans précédent puisque dans toutes les grandes révolutions au monde, je n’ai pas vu une révolution où tous les ministres se mettent ensemble pour partir à l’intérieur en immersion. C’est la première fois. Je pense que cela s’explique par le fait que depuis l’annonce des 36 mois, ils ont compris que la population n’était pas de cet avis. Alors, il faut faire la campagne autour des 36 mois. Eux, ils font la campagne pour les 36 mois au niveau de la population mais en même temps, ils interdisent ceux qui ont proposé 24 mois ou 15 mois de manifester pour faire comprendre à la population combien de fois c’est 24 mois ou 15 mois qui sont bons pour cette transition« .
Selon lui, le Forum pour une transition apaisée (FTA), est mis en placée pour accompagner le CNRD dans son programme et soustraire certaines personnalités des poursuites de la CRIEF. Ainsi, pour lui, « il faut comprendre un peu Lansana Kouyaté. Le CNRD est derrière tous ces leaders-là. D’après ce qu’on voit, tous ces leaders doivent être normalement interpellés pour une raison ou une autre« .
Précisant que « Ousmane Kaba, Lansana Kouyaté et autres doivent se retrouver sur la une liste du CNRD destinée à la CRIEF. Alors il faut faire les yeux doux au CNRD« , Foniké Manguè explique que ce genre de démarches de certains « se passe dans toutes les transitions. Il y a toujours des politiques qui s’accommodent, qui font tout pour rester dans le même esprit que ceux qui sont au pouvoir. Malgré tout, d’autres se battront toujours pour la démocratie, comme on le fait en ce moment pour le retour à l’ordre constitutionnel« .
De l’avis d’un analyste politique, « le 23 juin prochain, le gouvernement devrait faciliter l’organisation de la manifestation appelée par le FNDC. S’y opposer risquerait d’entraîner une répression qui sera unanimement condamnée par la communauté internationale. Cela va davantage plonger le pays dans la crise. La mise sous tutelle de l’ONU de notre pays ne serait même pas écartée, comme cela avait le cas en Côte d’Ivoire. Espérons que la prochaine mission de la CEDEAO à Conakry, pour préparer le sommet d’Accra du 3 juillet aidera à rapprocher les positions. Un cancer, il faut le traiter à temps pour ne pas qu’il se généralise. Dans notre CEDEAO, la Guinée est le pays qui partage le plus de frontières avec d’autres membres de l’organisation. Si elle brûle, c’est toute la région qui sera déstabilisée« .