Contre La sansure

Rafiou Sow: « La discorde entre nous et le CNRD n’est pas liée au cas de Dalein » (*)

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Dans un entretien qu’il a accordé à afriquotidien (*) Rafy Sow, Président du PRP soutient que « si le Cnrd est patriote, aime cette nation et qu’il n’est pas là pour tuer et mettre les gens en prison, il doit accepter le cadre de dialogue que nous demandons. Il faut que la junte comprenne qu’une nation se gère ensemble« .

Connu pour sa prise de position sans ambages, le leader du PRP, un parti membre de l’ANAD, a accordé une interview à Afriquotidien.com. Marche du 23 juin, absence de dialogue, CRIEF sont entre autres sujets abordés. Rafiou Sow soutient que son parti ainsi que l’Anad, le G58 et les Forces vives sont dans l’esprit du FNDC. M. Sow exhorte au président du Cnrd à écouter et à prendre en compte les revendications de la classe politique.

Afriquotidien.com : Quelle est votre position par rapport à la reprise des manifestations par le FNDC ?

Rafiou Sow : Nous sommes totalement dans l’esprit du Fndc. Nous avons les mêmes revendications en ce qui concerne l’ouverture d’un cadre de dialogue, la désignation d’un médiateur de la Cedeao, la discussion autour des grands axes de la transition. Nous souhaitons que le droit soit la boussole de cette transition ce qui n’est pas le cas présentement. Nous avons vu les casses des maisons qui se font selon les endroits, nous le condamnons et nous demandons à ce que ça s’arrête. Nous constatons que la Crief est devenue un instrument dirigé contre certaines personnes qu’on veut éliminer lors des prochaines élections. Pour toutes ces raisons, le PRP demande à tous ses militants de répondre à l’appel du FNDC, le 23 juin prochain.

Vous êtes membre de l’ANAD, du G58 et des Forces vives. Est-ce que la question a été évoquée au sein des différentes entités ?

Nous avons une réunion de l’Anad tout de suite, nous allons en discuter. Nous aurons, plus tard, une autre réunion du G58 au cours de laquelle nous allons aussi aborder la question de la marche. Quand même il y a eu des échanges sur nos différentes plateformes et la majorité est en phase avec l’appel du FNDC. C’est une structure citoyenne dont nous sommes membres depuis longtemps, nous restons dans cet esprit.

N’y a-t-il pas de risque des violences étant donné que les manifestations sont interdites par le CNRD ?

A chaque fois qu’il y a eu interdiction des manifestations sous Alpha Condé, les forces de défense et de sécurité ont réprimé les citoyens. Le colonel avait dit dans son discours de prise de pouvoir qu’il est venu mettre fin à ce genre de situation. Ce serait aberrant, injuste qu’il se comporte de la même façon. Ce qui reste clair, nous comptons absolument exercer nos droits.

Quelle alternative en cas d’interdiction ?

Nous sommes obligés, quelle que soit la situation, d’exercer nos droits. La charte de la transition, en ses articles 7, 8 et 34, nous donne le droit de manifester. Si le Cnrd compte nous réprimer, nous tuer dans la rue, ils en seront tenus responsables. Nous n’avons pas démissionné au temps d’Alpha, ce n’est pas aujourd’hui que nous allons démissionner. Nous avons promis de nous battre pour l’ancrage de la démocratie dans notre pays. C’est au CNRD de se conformer aux droits et libertés Guinéens.

Certains estiment que vous vous opposez au CNRD pour défendre vos alliés, notamment Cellou Dalein Diallo, convoqués devant la CRIEF. Que répondez-vous ?

Nous avions salué la création de la CRIEF, mais nous avions dit que nous l’avions à l’œil. Si aujourd’hui, la CRIEF ne se conforme pas au droit et principe c’est tout à fait normal que le dénoncions. Quand on a sorti illégalement Damaro de son domicile, je l’avais dénoncé. Quand c’est bon, on apprécie et quand ce n’est pas bon, on le dénonce que ça soit Cellou Dalein ou un citoyen lambda. La discorde entre nous et le CNRD n’est pas lié avec le cas de Cellou Dalein. Il est citoyen comme tout autre Guinéen, si le régime le menace, c’est le peuple qui va s’ériger contre ça. Nous ne le ferons pas que pour lui, mais pour n’importe quel citoyen. Nous, nous demandons un cadre de dialogue permanant avec le CNRD pour discuter de tous les grands axes de la transition. Nous ne dénonçons pas parce que nous sommes contre Doumbouya, mais pour le rappeler les engagements qu’il a pris vis-à-vis du peuple de Guinée.

Le secrétaire général à la présidence, Colonel Amara Camara, a déclaré sur france24 qu’il y a eu des concertations auxquelles 19 sur 23 coalitions politiques ont pris part.

Il faut dire au colonel que nous ne demandons pas un cadre de concertation. Il faut lui dire aussi que l’ANAD et le G58 n’ont pas été consultés par rapport au 36 mois de la transition. D’ailleurs, le CNRD nous a imposés les institutions. Au CNT, ils ont imposé le nombre des conseillers. La prise des décisions pareilles c’est une preuve de faiblesse et d’illégitimité. Nous demandons qu’on s’asseye et qu’on en discute argument contre argument. S’il le Cnrd est patriote, aime cette nation et qu’il n’est pas là pour tuer et mettre les gens en prison, il doit accepter le cadre de dialogue que nous demandons. Il faut que la junte comprenne qu’une nation se gère ensemble.

 

Interview réalisée par Abdoul Malick Diallo pour Afriquotidien.com

Tel: (00224) 628 13 49 285

(*) In https://afriquotidien.com/rafiou-sow-la-discorde-entre-nous-et-le-cnrd-nest-pas-liee-au-cas-de-dalein/

 

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