Contre La sansure

Aliou BAH : « lorsque nous faisions nos propositions, certains pensaient que tout ça n’est pas utile ».

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Le président du MODEL, Aliou Bah, en séjour aux USA était l’un des invités de l’émission ‘Mirador’ de FIM FM hier.

Parlant des décisions prises contre les régimes putschistes du Burkina Faso, de Guinée et du Mali, à l’occasion du sommet extraordinaire de la Cedeao, tenu dans la capitale éthiopienne, en marge du 36 ème sommet de l’UA, il a estimé que « ce que la CEDEAO a dit, ce sont les choses pour lesquelles les acteurs politiques et beaucoup d’autres de la société civile, ont pris des initiatives pour lancer des alertes depuis le début de cette transition afin qu’on évite d’en arriver là (…) lorsqu’on faisait toutes nos propositions et qu’on les transmettait aux autorités de la transition, certains qui se prennent aujourd’hui pour des donneurs de leçons et distributeurs de bonne conscience, pensaient que tout ça n’est pas utile« .

Il a souligné que « c’est regrettable que des sanctions soient maintenues vis-à-vis de notre pays. Il faut prendre en considération les populations. Nous souffrons de ces sanctions et nous en souffrirons tant que ça va continuer ainsi. D’une façon ou d’une autre, on ne peut négliger l’impact que ça peut avoir sur la vie des gens, des activités, des perspectives« .

Pour lui, la cause de tous ces problèmes, c’est le refus de tenir un véritable dialogue entre les forces vives et le CNRD : « quand on parle de dialogue politique en Guinée, il ne faudrait pas avoir la mémoire courte. Nous avons été les premiers à demander le dialogue politique. Et lorsque nous le faisions, beaucoup d’acteurs politiques estimaient qu’un dialogue n’est pas nécessaire. Quand on a réclamé un médiateur, nous avons vu des représentants du CNRD prendre la parole pour dire que la Guinée n’était pas en crise et qu’on n’avait pas besoin d’un médiateur ».

Colonel Doumbouya est le principal responsable…

De l’avis d’un commentateur, « Colonel Doumbouya est le principal responsable de cette situation. Quand il a ordonné la tenue d’un cadre de concertation en mars, il a constaté que les véritables acteurs n’étaient pas dans la salle. Son cousin, Siaka Barry, ancien ministre d’Alpha Condé et lui ont demandé au premier ministre d’alors, Mohamed Beavogui, de faire venir les absents. Ce dernier a fini par quitter son poste à la première occasion, quand il s’est rendu compte que la refondation c’est plutôt une chasse aux sorcières contre les principaux acteurs politiques et de la société civile… Doumbouya doit comprendre que ce ne sont pas avec les Makalé Traoré, Dansa Kourouma, Lansana Kouyaté, Bah Oury et autre Faya Millimono que ce pays va se relever« .

Poursuivant, ce commentateur estime qu’aujourd’hui, « comme il s’était décidé à mettre fin au régime d’Alpha Condé le 5 septembre 2021, Doumbouya devrait accepter de collaborer avec la Cedeao et rétablir les pont avec les leaders Cellou Dalein, Sidya Touré, placer sous contrôle judiciaire les détenus Kassory, Dr. Diané, Damaro, Foniké et cie… Ces gens n’ont pas leurs places en prison avant leur jugement. Doumbouya aurait été salué s’il avait demandé l’assistance de la communauté internationale pour la vérification des dossiers des crimes économiques. La CRIEF, c’est bien, mais comme elle n’arrive pas à prouver ces détournements, on ne sait trop pourquoi… »

Pour le leader du Model, « le fait de ne pas avoir la bonne approche pour aborder la transition expose la Guinée à des risques d’enlisement. Plus une transition dure, plus elle devient compliquée à gérer, que ce soit pour ceux qui sont au pouvoir ou pour les populations. Donc les résolutions auxquelles la CEDEAO est parvenue à l’issue de ce sommet reflètent les inquiétudes ce que nous avions dit« .

Oumou BARRY

Collaboration B. O. MAHMOUD

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