La lâcheté se nourrit de peur, l’échec vient de la résignation, la défaite est la conséquence de la capitulation.
Habib Marouane Camara sait que la jeunesse est le moment fatidique de l’engagement, l’étape ultime de tous les sacrifices. La voie qu’il a choisie, en âme et conscience, ne mène aucunement à la mort, mais, empêche souvent de vivre, en paix dans une société de toutes les compromissions, ne permet pas toujours d’être en harmonie avec des dirigeants, si habitués à la flatterie que la critique leur est devenue insupportable.
L’acuité intellectuelle, l’impertinence dans le débat, l’investigation journalistique, sont considérés, à tort, comme des actes de défiance, voire, des menées subversives .
Et, pourtant, le droit naturel à l’expression, à la liberté d’opinion sont des acquis inviolables , à notre époque, peu importe, la nature du régime, le système politique en place. En Guinée, il a fallu du temps, payer aussi un lourd tribut, pour sortir des sentiers battus, de l’aliénation et de la servitude oppressantes.
Si la liberté reste fragile, la démocratie peine à prendre corps et forme, hantée par les fantômes du passé, sans cesse remise en cause, les années de plomb sont, à jamais, révolues. La parole est désormais libre, plus personne ne peut être enchaîné ou inquiété pour ses idées et prises de position non-conformistes.
Habib Marouane Camara ne dispose pas d’armes qui feraient tant peur que ça ou sonnent l’alerte. Il use, à bon escient, du pouvoir tranquille de la plume et de l’éloquence du verbe pour ameuter la cité insouciante, fouetter des consciences endormies. Il ne menace la vie de personne, n’est un danger pour aucun pouvoir confiant en lui, engagé sur le bon et droit chemin. Pourquoi alors voudrait-on le faire taire, le harceler, invariablement ?
Quoi qu’il en soit, et d’aventure, si l’on peut redouter qu’il ait la force contre lui, l’on a la latitude de mesurer qu’il a l’opinion pour lui.
Certains doivent oser pour que d’autres ne périssent pas.
L’expérience a démontré que le temps joue en faveur des faibles, l’histoire se range du côté de la vérité.
On peut étouffer un talent, mais, on ne peut étrangler la liberté, tuer l’espoir!