Contre La sansure

Je suis en colère !

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Ça se raconte partout et c’est même écrit dans les livres de Géographie, d’Histoire et que sais-je encore: que la Guinée est un scandale géographique et le château d’eau de l’Afrique Ouest. Un pays, pourvu en tout par la nature et mieux doté que tous ses voisins.

La bauxite, on en a à gogo. L’or, à profusion. Le diamant, à foison. Le fer, on n’en parle point. Tout se chiffre en millions de tonnes. Mais ce pays tant convoité, qui peut faire basculer les bourses du monde et faire frémir les industries d’alumine est aussi une terre de tragédies et de confusion. Depuis l’aube de l’humanité, jusqu’au soir de son existence, ce pays promu à un lendemain meilleur et un destin éclatant, va plutôt de mal en pis.

D’abord, notre roman national qui retrace notre histoire commune est raconté et écrit avec farce. Chaque composante fait son récit en fonction de sa position et ses humeurs du moment. On est tous des princes, des héritiers du trône, de petits-fils et arrière-petit-fils d’Empereurs, de Rois. On tord le coup à l’histoire avec la force du pouvoir et la magie de l’argent. Le voleur d’hier est le nouveau prophète. Le vendeur de vin d’avant-hier est le nouveau guide religieux, gare à quelqu’un de le lui rappeler.
Et pourtant, le passé est le miroir du présent.

De quoi sommes-nous fiers ?

Tenez bien, malgré notre orgueil mal placé et notre fierté déplacée, 65 ans après, le pays court toujours après le minimum. C’est l’eau, le courant.
Et après, savez-vous que le pays ne compte qu’un seul aéroport?
Qu’une seule capitale passable?
Et que les deux stations de télévision sont des cadeaux? Le palais présidentiel un don? La première université du pays un don? Le plus grand stade du pays, le fruit d’une coopération? Le palais du peuple, un don? L’hôpital Sino-Guinéen aussi? Et la plus grande maison de Dieu du pays l’est aussi !
C’est un pays qui vit et dépend des dons. Je suis en colère!

A qui la faute ?

Tout le monde est coupable. En premier lieu, ce peuple docile et complice qui acclame et vénère ses bourreaux. Le Guinéen a plus peur de son chef que Dieu.
Ensuite, nos regrettables dirigeants, qui, au lieu d’avoir des têtes avec un cerveau, ont plutôt des têtes qui portent des bérets et des bonnets qui enfantent le paradis de la misère.
A quand donc la fin?

Inéluctablement, quand tout le monde comprendra que le mensonge ne construit pas. Que la mendicité ne développe pas.

A bon entendeur, salut !

Marouane, éditorialiste.

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