Sékou Jamal Pendessa sur les trois ans du CNRD: ‘’Dans notre domaine, la liberté d’expression, le bilan est globalement négatif’’
Le comité national du rassemblement pour le rassemblement (CNRD) célèbre ce jeudi 05 septembre 2024, l’an 3 de sa prise du pouvoir. Après trois années à la tête du pays, le bilan de la junte divise. Si certains louent les efforts dans certains domaines, d’autres par contre qualifient les années de gestion du CNRD de catastrophique.
Selon le secrétaire général du Syndical des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), qui s’est confié à une journaliste de notre rédaction ce jeudi, le bilan du CNRD en matière de liberté de la presse et d’expression est d’une grande tristesse.
‘’Je dirais que le bilan du CNRD en matière de liberté de la presse, de liberté d’expression et des droits de l’homme est globalement négatif. Parce que, quand vous prenez ces trois ans de sa gestion, il n’y a que les huit premiers mois qui ont été une période d’espoir pour les médias guinéens. Mais tout le reste, c’est tout un enfer sur terre pour nous. Il y a une date très symbolique, le 10 mai 2022. Ce jour-là, Mohamed Mbemba Condé a été sauvagement battu par des gendarmes qui étaient derrière le préfet de Kindia dans le cadre des opérations de récupération du domaine de l’État. C’était le point de départ des exactions contre les hommes des médias, contre la presse, et d’une vaste campagne de musellement des médias, avec des destructions d’entreprises de presse. À partir de là, nous avons connu beaucoup d’autres actions attentatoires à la liberté de la presse’’, se souvient le syndicaliste.
Cependant, Sékou Jamal Pendessa donne des périodes symboliques qui prouvent que tout est planifié pour détruire la presse. ‘’Le 10 mai, c’est le point de départ des bastonnades contre les journalistes, à travers Mohamed Mbemba Conté. En mai 2023 encore, vous avez plus de 10 sites d’information restreints sur le territoire guinéen. Vous avez les réseaux sociaux restreints, et les émetteurs de Sabari et Love FM démantelés. Et revenons au mois de mai 2024. Cette fois-ci, nous avons assisté au retrait pur et simple des agréments des plus grands groupes de médias du pays : Hadafo Médias, Djoma Médias et Fréquence Média.