Contre La sansure

Les dirigeants des FVG devraient mener d’autres batailles plutôt que mettre de la pression sur leurs délégués au CNT

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Il y a près d’un an, c’était en fin janvier 2024 d’abord, ensuite début février 2024, l’occasion m’a été donnée par deux des principaux dirigeants des forces vives guinéennes de leur exposer quelques idées relativement à la fin du chronogramme de la transition le 31 décembre. Je leur avais suggéré la rédaction d’un mémorandum à adresser à la Cedeao pour attirer l’attention du G5 Guinée et aux autres partenaires du pays, sur l’impossibilité, vu l’attitude des autorités de la transition, de réaliser ce plan de 24 mois.

Je viens de relire le texte (1) de Docteur Jean Paul Kotembèdouno, membre du CNT/Rapporteur de la Commission Constitution, Lois organiques. La seule des opinions que je partage avec lui, c’est lorsqu’il écrit: « Au surplus, quiconque dit que le chronogramme de la Transition s’étend sur 36 mois reconnaît implicitement absolument, sans qu’une exception ne soit possible, que celui-ci (le chronogramme) commence à compter de son adoption par le CNT. Car, celui proposé par le CNRD s’entendait sur 39 mois. Il en résulte que même si on suivait l’erreur de droit qui consiste à considérer que la durée de la Transition telle que définie dans le chronogramme ne vaudrait que pour le CNT (et non pour tous les organes de la Transition), la durée de 36 mois arrive à échéance EN MAI 2025 et non LE 31 DÉCEMBRE 2024. »

Les dirigeants des FVG devraient mener d’autres batailles plutôt que de mettre de la pression sur leurs délégués au CNT. Si Cellou Dalein Diallo et ses alliés circonstanciels des Forces vives avaient accepté de prendre part au dialogue inter-guinéen, comme le leur avaient fortement recommandé le G5 Guinée, sans doute qu’ils auraient été en meilleure position pour critiquer ce forum qui, faut-il le rappeler, n’a servi qu’à payer des perdiems à ceux qui ont participé à ce cinéma de mauvais goût, qui n’a rassemblé que des marginaux de la scène sociopolitique guinéenne.

Grâce au président en exercice la Cedeao, Umaro Sissoco Embaló, les FVG ont obtenu la chance de revenir sur le terrain de la transition, par le biais de la relance d’un dialogue direct avec le gouvernement Bernard Gomou, mené par les religieux. Mais, très rapidement, cette médiation des religieux, surtout les musulmans (toujours du côté des autorités gouvernementales) a démontré ses limites. Et ce dialogue a ainsi foiré.

 

Pas de démission du CNT avant le 11 mai 2025

Les membres du CNT désignés par  les FVG devraient-ils se soumettre aux demandes des formations politiques qui les ont recommandés, alors qu’ils ont prêté serment de servir la nation? Non à notre avis, surtout que certains d’entre eux, principalement de l’Ufdg, de l’Ufr et du Rpg a-e-c, bien des fois, ont dénoncé les manquements du pouvoir de transition  davantage que ne l’ont fait leurs formations politiques. Plus encore, comme l’a démontré Dr. Jean Paul Kotembèdouno (*), leur mandat « … de 36 mois arrive à échéance EN MAI 2025 et non LE 31 DÉCEMBRE 2024. »

À notre avis, les dirigeants de l’UFDG, de l’UFR et du RPG a-e-c, qui dominent le paysage sociopolitique du pays depuis bientôt 20 années seraient mieux inspirés en proposant au G5 Guinée et autres partenaires socioéconomiques du pays un plan de sortie de cette transition qui s’est embourbée. Comme au début de cette transition, le pays se retrouve en deux clans majeurs… celui des autorités de la transition d’un côté et de l’autre, celui des FVG. Les formations politiques marginales, elles, sans aucune légitimité populaires, se proposent même, à l’image d’une coalition dirigée par Sékou Kouréissy Condé, comme médiatrices d’un prochain dialogue.

Gouvernement d’union nationale et nouveau CNT 

Depuis plus d’une an, guinafnews.org proposait la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et l’élargissement du CNT par la nomination de 74 nouveaux membres issus des FVG, qui permettront d’équilibrer l’institution dont les membres actuels ont été choisi quasi totalement par le CNRD du président de la transition Mamadi Doumbouya. Mais aujourd’hui il est préférable de remplacer la totalité des membres de cette institution par 80 autres  personnalités  équitablement désignées par le pouvoir et les FVG. Chacun des groupes choisira un avocat membre du Barreau. Pour présider l’institution, un magistrat désigné par son ordre professionnel et accepté par les deux parties serait indiqué.

Le PM Bah Oury en mission à Tougué, un des bastions de L’UFDG de Cellou Dalein Diallo.

 

Les membres du gouvernement et du CNT deviendront des autorités dans différentes formations politiques du CNRD qui, lui, devrait être dissout. Le général Doumbouya et ses camarades des forces militaires devraient avoir le droit de participer aux élections à la seule condition qu’ils se dégagent de l’exercice du pouvoir. Ils ne devraient pas avoir peur d’affronter leurs adversaires des FVG.  Leurs missions à l’intérieur du pays, comme celle que mène Bah Oury dans le Fouta, ne les rassurent-ils pas « de l’adhésion des populations à la vision du Général Mamadi Doumbouya« ?

Aux dirigeants des FVG de faire des propositions, par le biais d’un mémorandum adressé à la communauté internationale via le G5 Guinée (Cedeao, Nations-Unies, Union européenne, France et Etats-Unis) avec copies au CNRD, son gouvernement et le CNT, pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale et le remplacement tous les membres actuels du CNT. Dans ce mémorandum, proposer un chronogramme permettant l’organisation du referendum constitutionnel en août 2025 et d’une élection générale courant novembre 2025.

Ibrahima Sory BALDÉ

(1). https://guinafnews.org/a-propos-de-la-fin-alleguee-de-mandat-des-conseillers-nationaux-et-la-demande-de-dissolution-du-cnt-quelques-observations-par-jean-paul-kotembedouno/

 

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