« Aboubacar Soumah doit changer son discours ethno-régionaliste »
Ce samedi, invité de l’émission ‘Mirador’ de FIM FM, Aboubacar Soumah, Président du parti Guinée pour le développement et de l’équilibre (GDE), formation politique marginale, a informé que la Coalition Démocratique de Guinée (CODEG) qu’il dirige « a déposé un énième mémorandum au Premier ministre Béavogui. Nous avons fait ampliation au ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation« .
Il a précisé qu’ils ont « fait non seulement des propositions sur le cadre de dialogue que nous souhaitons qu’ils mettent en place, mais aussi énuméré un certain nombre de préalables qui peuvent être réglés avant la tenue du dialogue (…) nous avons également défini les thématiques essentielles notamment les questions liées au code électoral, à la constitution, au fichier électoral ,à la durée la transition et l’organisation des élections« .
Il a aussi expliqué qu’ils ont « énuméré ces thématiques parce qu’elles sont essentielles pour la transition. Pour une question d’inclusivité, nous avons souhaité que l’ensemble des acteurs politiques et avons nous avons demandé également de cesser toutes poursuites contre les leaders politiques (…) si nos préalables sont réglés, le Premier ministre aura les mains libres et le dialogue aura lieu. Si le CNRD et le gouvernement sont déterminés, nous aurons un dialogue sincère et transparent entre les filles et fils de la Guinée« .
Présent à l’Assemblée générale de l’UFR de Sidya Touré, pour remercier ce parti de l’avoir soutenu lors de son incarcération, suite à une altercation avec un journaliste sur le plateau des Grandes gueules d’Espace TV, Aboubacar Soumah a indiqué que « nous devons dominer nos passions personnelles, nos ambitions personnelles pour que la Guinée existe. Si nous ne le faisons pas, l’existence de la Guinée est entravée« .
Discours ethno
Habitué des discours ‘ethono-régionalistes‘, Aboubacar Soumah a estimé à l’AG de l’UFR que « les choses telles qu’elles sont, dans les 64 ans de l’indépendance de la Guinée, les filles et les fils de la Haute Guinée ont dirigé le pays pendant quarante(40) ans : Président Ahmed Sékou Touré, 26 ans, Sékouba Konaté, 2 ans, Alpha Condé, 11 ans cela fait 39 ans et Mamadi Doumbouya est en train de terminer sa première année et cela fait 40 ans. Si vous réalisez un bilan, si le bilan du développement socio-économique et politique de la Guinée est négatif, c’est à l’actif des fils de la Haute Guinée« .
Un raisonnement contesté par un analyste politique qui invite « Aboubacar Soumah à réaliser que c’est plutôt un système ‘ethno-régionaliste, clanique’ qui cause les problèmes en Guinée. Sous Lansana Conté (1984 à 2008) les cadres de la Basse Guinée étaient majoritaires dans la chaîne de commandement du pays. Mais, il faut souligner que c’est Alpha Condé qui a accentué cette manière de gérer le pays. Maintenant, il faudrait que l’on trouve des moyens légaux, constitutionnels pour corriger cette situation afin que toutes les régions et leurs ressortissants se reconnaissent dans les institutions nationales. Pour le moment, disons qu’Aboubacar Soumah doit changer son discours ethno-régionaliste« .
Ancien député UFDG (2013 à 2018) avant de déménager dans la mouvance présidentielle de l’ex chef d’État, Alpha Condé, Aboubacar Soumah avait soutenu que ce parti qui l’a fait élire en 2013 député uninominal de Dixinn, est une formation à dominante peule, une des composantes ethniques du pays, dont au moins 70 pour cent des membres sont nés et installés en Basse Guinée dans un brassage culturel qui date de plus d’un siècle.