« Mon Colonel, demain, que vous soyez coupable ou non, vous serez seul responsable devant l’histoire…Le pouvoir est très dangereux » (Makalé Traoré)
Elle était l’une des principales personnalités du paysage politique guinéen à être annoncée pour succéder au Premier ministre de la transition démissionnaire, Mohamed Béavogui. Finalement, ce poste de Chef du gouvernement de la transition ne lui a pas été accordé.
Mme Makalé Traoré, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, présidente du Parti de l’action citoyenne par le travail (PACT), une des centaines de formations politiques sans envergure, invitée de l’émission ‘Mirador’ de FIM FM. Jugeant que « la Guinée est en crise parce que les Guinéens ne partagent pas de façon consensuelle la conduite de cette transition« , elle soutient que « la Guinée est en crise parce que ses fils ne regardent pas dans la même direction. Il y a des violences, il y a des morts, il y a des blessés, il y a des arrestations, plusieurs leaders sont absents du pays et il y a des manifestations. Nous sommes inquiets. Beaucoup de souffrances au quotidien pour nos concitoyens. Les Guinéens sont aujourd’hui déboussolés. Si rien n’est fait, il y a un risque de conflits ouvert voir un risque d’affrontements. Ce qui compliquerait davantage notre déjà difficile vivre ensemble« .
Elle dit au Chef de la junte guinéenne : « Mon Colonel, demain, que vous soyez coupable ou non, vous serez seul responsable devant l’histoire…Le pouvoir est très dangereux. Vous avez entrepris des réformes importantes dans notre pays, vous les voulez au non et au service des Guinéens mais l’on ne réussi rien durablement dans l’adversité absolue. Je prends la parole pour vous demander de prendre l’initiative personnelle, volontaire voire volontariste pour une dynamique d’un dialogue sincère et inclusif qui peut induire un apaisement politique, économique et social », en soulignant qu’il « n’est jamais trop tard pour bâtir les conditions d’une transition dont la réussite demeure vraiment la préoccupation de tous les Guinéens. Nous sommes en crise, il est responsable. Il doit prendre ses responsabilités, les regards sont dirigés vers lui. Qu’il accepte l’introspection… ».
Elle enseigne au chef de la junte que « l’introspection est importante pour chacun. Ce que vous avez fait avant, ce que vous voulez faire après, peut vous aider à mieux préparer aujourd’hui. C’est très important de se réécouter. Cela vous permet de revenir sur vous-même. Je pense que, chaque matin, cela doit être sa boussole. Qu’il écoute ce qu’il nous a dit le 5 septembre. Lui-même fera la part des choses, mais il faut faire attention, parce que tout fini par finir« .
Finalement, la présidente du PACT « demande que l’on accepte de donner une chance à l’apaisement de notre pays. Regardez un peu l’état de notre nation. Chacun a fait une large démonstration de ses muscles. Désormais il faut qu’on réalise que notre pays est menacé pour donner une chance au dialogue. Le conflit est épuisant et au bout il n’y a pas de gagnant…« .
Ce que certains qualifient de « revirement de Makalé Traoré » a-t-il été compris par le Colonel Doumbouya, qui a fait un tour au Conseil interministériel pour demander à son Premier ministre de tendre la main aux forces vives réelles ? Combien seront-ils les acteurs sociaux et politiques qui fréquentaient le CNRD à quitter le ‘navire Doumbouya’ ?